Home pageAstriumTechno-Science.netEuropean Space Agency
 

   
30.04.08 Galileo : La militarisation du projet est inéluctable
 
L'Agence spatiale européenne et la Commission Européenne ont beau répéter à l'envie que Galileo est avant tout un système civil géré par des autorités civiles excluant tout usage militaire, il est clair que le projet ne doit pas laisser les militaires indifférents. Notez que ce sont les britanniques, poussés par les Etats-Unis, qui ont fait le forcing pour que les ministres des Transports de l'UE excluent tout usage militaire de Galileo.

C'est d'autant plus surprenant que la raison d'être de Galileo est de s'affranchir de l'utilisation civile du GPS américain de façon à viser une indépendance totale dans ce domaine. Bien que le système américain ne soit pas aussi ouvert que l'on veut bien le penser, les services qu'il fournit sont aujourd'hui indispensables dans de nombreux secteurs économiques. Dans un monde de plus en plus dépendant du géo positionnement, il n'est pas tenable de rester tributaire d'un seul système.

Cette volonté de l'Europe de moins dépendre des Etats-Unis est tout à son honneur. Or, l'Otan et les forces armées de la plupart des pays européens utilisent le GPS américain et comment expliquer que les activités civiles touchant à la sécurité des transports maritimes et aériens sont tributaires d'un système exclusivement contrôlé par les forces armées américaines, quelles que soient les intentions proclamées de celles-ci.

Pourquoi ne pas aller au bout de cette volonté de dépendance totale vis-à-vis des Etats-Unis dans ce domaine. Une dépendance qui n'exclut pas, bien évidemment, une compatibilité avec le GPS (et le Glonass russe). Ce qui sera d'ailleurs le cas.

Un Galileo militaire

Un faisceau d'indice nous fait dire que l'utilisation militaire de Galileo est inévitable.

Les technologies utilisées par le système européen sont par nature duales et peuvent être utilisées aussi bien dans les domaines civil et militaire. Cela signifie, qu'en l'état, les satellites de la constellation peuvent être utilisés pour des applications militaires avec toutes les contraintes inhérentes à ce type d'activité. A l'instar des satcom privés qui embarquent des canaux réservés aux militaires, Galileo pourra délivrer en même temps des signaux 'civils' et militaires'.

L'autre raison c'est que justement ses signaux seront d'une précision incroyable ! De 4 à 2 mètres pour tous les usagers et de l'ordre du centimètre pour les services à valeur ajoutée. En milieu urbain, elle surpassera celle du GPS. Or, quand on sait que les conflits du futur se dérouleront dans des zones à fortes densités de populations et d'infrastructures civiles on comprend mieux l'aberration de la situation. Soulignons également qu'il n'est pas impossible que l'Europe mène dans l'avenir des opérations contre la volonté des Etats-Unis. Il n'est donc guère judicieux de dépendre du seul système américain.

Dernier point qui mérite votre attention, il est très probable que l'aspect militaire ait été pris en compte dès le début de la conception du projet. Dérogeant à ses habitudes pour ce type de programme, l'ESA n'a pas voulu développé Galileo dans son centre technique de l'ESTEC mais a préféré ouvrir un bureau à Bruxelles dédié pour garder confidentiel autant que possible le projet.


Principe de fonctionnement (source : diploweb)

La structure de signal de GALILEO est prévue de la manière suivante.

Les satellites émettront chacun 10 signaux différents : 6 sont prévus pour des applications civiles, 2 pour des applications commerciales et 2 pour les services de l'Etat.

Six services de meilleure qualité que le Standard Positioning Service du GPS sont prévus :

-l' Open Service sera disponible gratuitement ;
- Le Commercial Service sera payant et le positionnement sera plus exact, plus fiable et la garantie de précision sera plus élevée ;
- Le service Safety of Life offrira une précision égale au Commercial Service, avec cependant une sécurité de l'information plus élevée, telle que l'exige par exemple la navigation aérienne et maritime ;
- Le service Search and Rescue transmettra en temps réel, en relation avec les satellites COSPAS/SARSAT, la position des victimes d'accidents aériens, nautiques ou terrestres ;
- Le Public Regulated Service (PRS) sera réservé aux aoganismes étatiques.

Public Regulated Service

Le Public Regulated Service sera composé de signaux codés propres grâce auxquels le positionnement sera effectué indépendamment des autres signaux des services civils de GALILEO.

Ces signaux sont conçus spécialement pour échapper aux manœuvres de brouillage et de déception et possèderont une confirmation d’intégrité. Ils ne seront mis qu’à la seule disposition des Etats membres de l’Union Européenne.

Les utilisateurs seront prioritairement des services étatiques, tels que la police, les unités de protection des frontières, les douanes, les sapeurs-pompiers et les organismes stratégiques comme les réseaux d’électricité et de télécommunications : l’utilisation de ce Service par les armées tombe donc sous le sens, même si l’ESA et la Commission Européenne évitent d’évoquer une éventuelle application militaire.


Articles connexes


Téléchargez la brochure Galileo (fr)

Appel d'offres pour Galileo (02.07.08)

La constellation GPS (05.05.08)

Arianespace lancera les satellites de la constellation Galileo (30.04.08)
Galileo : Des gagnants et des perdants (30.04.08)

Galileo : Lancement réussi de Giove-B (28.04.08)
Galileo de nouveau sur les rails (09.04.08)

Les apports de Galileo dans le domaine SAR (06.09.07)
Giove-A transmet le premier signal de navigation Galileo (07.05.07)
Galileo : un troisième satellite de secours (07.03.07)
Le point sur le programme Galileo (29.01.07)

Glonass, le système de navigation par satellite de la Russie (22.03.08)
L'Inde veut son propre système de navigation par satellite (07.07.06)


  top

   
  Copyright 2000 - 2008 © flashespace.com. All rights reserved