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Après un décollage parfait et une mission pleinement réussie, la navette Columbia s'est désintégrée en plein vol avec les sept membres de son équipage alors qu'elle entamait sa phase de rentrée atmosphérique, samedi 1er février 2003 à 14h00 TU. La navette se trouvait à 60 kilomètres d'altitude et volait à 20.000 km/h quand le contact a été perdu, 16 minutes avant son atterrissage prévu au Centre spatial Kennedy.

Pour expliquer la chaîne d'événements à l'origine de la désintégration de Columbia, la CAIB (Commission d'enquête indépendante) est convaincue qu'au moment de sa rentrée atmosphérique, du plasma a pu pénétrer dans la structure de la navette, alors fragilisée au niveau du bord d'attaque de son aile gauche par la chute d'un ou plusieurs morceaux d'isolant du réservoir externe de la navette au moment du décollage et provoquer sa désintégration en vol.
Ce morceau d'isolant ce serait détaché 81,7 secondes après le décollage, venant frapper le bord d'attaque de l'aile gauche de Columbia à la hauteur du panneau de carbone renforcé numéro huit du bouclier thermique.

  Nos analyses
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Analyse du 08.02.03
Analyse du 06.02.03
Analyse du 03.02.03
Analyse du 01.02.03
Désintégration de Columbia, les premières hypothèses
  Analyse du 08.02.03
 
Au sein des trois commissions d'enquêtes, indépendantes les unes des autres, un consensus semble se dessiner à propos de l'échauffement anormal constaté sur le flanc gauche de la navette, quelques minutes avant sa désintégration au-dessus du Texas. La NASA a ainsi reconstitué la chaîne de défaillances des capteurs thermiques à l'intérieur de l'aile gauche de la navette dans les huit minutes précédant la catastrophe aidée en cela des données télémétriques qu'elle dispose du vol et notamment des 32 secondes de données fragmentaires qui suivent le dernier contact radio.

Résumé

Cette reconstitution, assez détaillée et complexe à comprendre tant les capteurs sont nombreux, souligne que la partie de l'aile proche du fuselage est à l'origine de l'échauffement indiqué par les données télémétriques. Dans un premier temps, un échauffement anormal se produit dans la partie haute du train d'atterrissage avant de s'étendre à tout le compartiment et, second temps, de commencer à affecter sérieusement le système hydraulique et de nombreux capteurs répartis sur l'aile incriminée. S'il ne fait aucun doute que cet échauffement provoquera la désintégration de Columbia, son origine reste à déterminer.

La découverte, près de Dallas, d'un bout du bord d'attaque d'une aile comportant des tuiles est très intéressante. Le bord d'attaque est constitué d'éléments en carbone renforcé qui sont boulonnés à la structure de l'aile. C'est le filet gris que l'on voit sur les bords des ailes. Il est capable d'encaisser des températures élevées ( + de1200 °) lors de l'entrée de la navette dans l'atmosphère terrestre

A l'heure où nous publions ces lignes, nous ne savons pas s'il s'agit de l'aile incriminée. Si cela devait être le cas, son analyse expliquerait, en partie, l'origine de l'échauffement et pourquoi pas préciserait quelles pièces se sont séparées en premier.

Les dernières minutes du vol

Lors des dernières minutes du vol, les contrôleurs au sol du Centre spatial Johnson (Houston) ont clairement identifié un échauffement alors que Columbia et son équipage survolaient le Nouveau-Mexique. Ensuite, la navette qui était toujours en pilotage automatique, est partie en roulis sur la gauche. La stabilisation automatique de roulis a augmenté, indiquant que cela montrait que la navette subissait une friction accrue de l'air sur son côté gauche et que le pilote automatique essayait donc de compenser vers la droite.

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  Analyse du 06.02.03
 
Lors de la dernière conférence de presse de la NASA, Ron Dittemore, responsable du programme du Shuttle, a écarté l'hypothèse qu'un débris ayant frappé l'aile gauche de Columbia au décollage ait pu provoquer à lui seul sa désintégration en plein vol et la perte de son équipage de sept astronautes. Selon lui, il manque une donnée essentielle, un chaînon manquant en quelque sorte.

Alors que flashespace a toujours défendu l'idée que ce débris ait joué un rôle important, voire déterminant, dans la chaîne d'événements à l'origine de la catastrophe, la NASA tente toutefois de minimiser son rôle, sans pour autant l'écarter du scénario qui d'ailleurs semble se mettre en place.

Selon Ron Dittemore, il est difficile de croire que ce débris du réservoir extérieur représente un danger. Rappelons qu'après chaque vol, les ingénieurs du Centre spatial Kennedy constatent des dégâts sous le dessous des navettes et la dégradation de nombreuses tuiles. Elles sont en général soit éraflées, craquelées ou cassées par la chute de glace du réservoir, ou impactées en orbite par des micrométéorites. Ils enregistrent en moyenne une centaine d'impacts par vol, dont 25 à 35 impacts d'une taille supérieure à 2,5 cm. Cela explique notamment la longue période de maintenance qui suit chaque vol de navette.

Seule la récupération de débris clés de la navette seront aptes à fournir des indications cruciales sur la séquence des évènements qui a mené à la désintégration de Columbia. A n'en pas douter, ils révèleront l'origine de ce chaînon manquant. Tout comme la NASA, nous pensons qu'un événement, né des conséquences de la chute du débris du réservoir extérieur, soit à l'origine de l'échauffement anormal constaté sur le côté gauche de la navette quelques minutes avant sa désintégration.

De nouveaux débris, susceptibles d'appartenir à une des deux ailes auraient été retrouvés en Californie (ouest) et dans l'Arizona (sud) et sont attendus à la base aérienne de l'US Force de Barksdale, avant leur transfert au Centre spatial Kennedy.

Enfin, et ce qui est certain, c'est que l'explication qui sera fournie aux responsables de la NASA, quant à l'origine de ce chaînon manquant, sera lourde de conséquences. En fonction de sa gravité, elle sera annonciatrice de recommandations plus ou moins importantes et/ou contraignantes à suivre d'effets afin d'autoriser un quelconque vol de navette.

Note :
Selon la NASA, le morceau de protection (mousse isolante) du réservoir extérieur faisait environ 50 cm de long sur 40 cm, 15 cm d'épaisseur pour un poids de 1,2 kg.

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  Analyse du 03.02.03
  L'hypothèse que nous privilégions quelques heures après la désintégration en plein vol de Columbia pour expliquer la chaîne d'évènements qui va conduire à la tragédie semble se confirmer à l'analyse des dernières informations distillées par la NASA et des personnes proches du dossier.

Bien qu'officiellement aucune piste ne soit privilégiée plus qu'une autre, la NASA se dit convaincue qu'elle sera capable de mener 'rapidement' à terme son enquête. Cette affirmation tranche avec les propos assez pessimistes tenus hier (dimanche 2). Ce regain de confiance s'explique par l'accumulation des débris de la navette recueillis qui seront à même de parler et d'expliquer en partie l'origine de l'évènement ayant conduit à la catastrophe.

Les premiers éléments font état d'un échauffement anormal sur son flanc gauche, quelques minutes avant sa désintégration au-dessus du Texas. Les premières hausses de températures constatées par les contrôleurs de Houston sont survenues en quatre points du circuit hydraulique du puits du train d'atterrissage gauche. Toutefois, dans la soute, près des réservoirs cryogéniques de comburant, les températures étaient normales. 08h58 (13h58 TU), alors que la navette était toujours en pilotage automatique, elle est partie en roulis sur la gauche. La stabilisation automatique de roulis a augmenté, indiquant que cela montrait que la navette subissait une friction accrue de l'air sur son côté gauche et que le pilote automatique essayait donc de compenser vers la droite. Bien que personne, à la NASA, ne soit sûr de ce que cela signifie, cela pourrait indiquer une tuile écornée ou manquante. 1 minute plus tard tout contact était perdu. Après ce silence radio, la NASA dispose de 32 secondes de données télémétriques fragmentaires en provenance du véhicule qui seront analysées.

Notons que pour la NASA, la perte d'une tuile ne signifierait pas en soi la perte de la navette, a tenu à souligner Ron Dittemore. En effet, après chaque retour de mission, les ingénieurs du Centre spatial Kennedy constatent la dégradation de nombreuses tuiles. Elles sont en général soit éraflées, craquelées ou cassées par la chute de glace du réservoir, ou impactées en orbite par des micrométéorites. Cela explique notamment la longue période de maintenance qui suit chaque vol de navette.

Pour expliquer la chute de ce débris qui allait endommager l'aile gauche, Didier Capdevila (Capcom Espace), très au fait du fonctionnement du Shuttle nous a rapidement fait savoir que le réservoir externe de Columbia était un ET 93 allégé (LWT) mais pas super allégé (SLWT) comme ceux qui équipent les Shuttle qui rejoignent la Station spatiale. Il s'agit du dernier exemplaire d'un lot livré au Centre spatial Kennedy au début 2001.

Ce type de réservoir externe possède une protection thermique un peu plus épaisse que celle qui entoure les nouveaux réservoirs. Il est tout à fait possible qu'un débris d'isolation thermique du réservoir heurte l'aile gauche de Columbia durant son ascension. Il pourrait avoir finalement endommagé le véhicule spatial plus sérieusement que ne l'ont estimé les ingénieurs de la NASA qui ignoraient alors ce que l'impact de ce débris, d'une certaine densité et à une certaine vitesse, avait provoqué sur les tuiles de protection thermique. La protection thermique du Shuttle, constituée essentiellement par des tuiles, est fragile. notamment les tuiles présentes sous le ventre et celles qui protègent les ailes.

Seule ombre à la transparence de la politique de communication de la NASA, le silence intriguant des images. Comme à chaque lancement, jusqu'à 210 caméras, capables de produire des images très fines, sont réparties autour de la navette, dans la tour, la plate-forme de lancement et autour du site. Une partie sont constamment braquées sur le shuttle pendant toute la phase de décollage, d'ascension et de séparation des boosters. Ces caméras ont été mises en place après l'accident de Challenger. Or, jusqu'à présent, aucune de ces images n'ont été rendues publiques. A moins que pour les besoins de l'enquête, la NASA et la Commission d'enquête Gehman ont décidé d'un black-out total sur les images, nous ne comprenons pas pourquoi elles n'ont pas été diffusées. A suivre donc.

Images (crédit NASA) selon la NASA, l'analyse des images montrant le débris se détachant de la navette révèle que ce dernier n'a pas provoqué de dommages importants.

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  Analyse du 01.02.03
 
Comme on pouvait s'y attendre, la NASA lance une enquête officielle sur la chaîne d'événements qui a conduit à la désintégration de Columbia. Elle suspend tous les vols de navette jusqu'à nouvel ordre alors de Georges W.Bush déclare que : 'notre voyage dans l'espace continuera'.

A l'analyse des dernières informations fournies par la NASA, un débris d'isolation thermique du réservoir ventral, qui a heurté l'aile gauche de Columbia au lancement durant son ascension, pourrait avoir finalement endommagé le véhicule spatial plus sérieusement que ne l'ont estimé les ingénieurs de la NASA dans un premier temps. A leur décharge, des débris de glace on déjà frappé des navettes lors de précédentes missions sans que cela porte à conséquence.

Un peu avant la désintégration de la navette, les astronautes ont fait état de nombreux problèmes techniques qui révélaient une situation critique et affectaient notamment le train d'atterrissage et des températures anormalement élevées. Or, une aile gauche sérieusement endommagée peut expliquer l'anomalie de chaleur détectée par les instruments et donc affecter tout aussi gravement le train d'atterrissage qui se trouve à la base de l'aile. S'ensuit un affolement généralisé des capteurs de chaleur et une augmentation sensible de la température de la structure de la navette dans son ensemble.

Si la NASA devait retenir la thèse du débris pour expliquer la perte de la navette et de son équipage, cela aurait le mérite de faire intervenir un élément extérieur à la navette dans la chaîne d'événements qui a conduit à sa perte. Cela prendra toute son importance lors des modifications qui seront mises en œuvre pour autoriser la reprise des vols et limiter au minimum l'indisponibilité de la flotte.

Rappelons qu’il s’agissait du 113ème vol d’une navette depuis 1981, de la 88ème mission depuis l’accident de Challenger et de la 28ème mission de Columbia. Les spécifications d’origine prévoyaient et exigeaient un taux de fiabilité de 98 %. Taux respecté.

Note :
Dans le cas de cet accident, il apparaît plus juste de parler de désintégration plutôt que d'explosion. De même, nous tenons à préciser à nos lecteurs que cette hypothèse n'est qu'une piste suivie parmi d'autres par la NASA pour expliquer ce tragique accident.

Image le débris incriminé par la NASA apparaît sous la forme d'une tache blanchâtre

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01.02.03 Désintégration de Columbia, les premières hypothèses
 
Après un décollage parfait et une mission pleinement réussie, la navette Columbia s'est désintégrée en plein vol alors qu'elle entamait sa phase de rentrée atmosphérique, à 14H00 TU. La navette se trouvait à 60 kilomètres d'altitude et volait à 20.000 km/h quand le contact a été perdu, selon la Nasa, soit 16 minutes avant son atterrissage prévu au Centre spatial Kennedy. Il n'y a aucune chance de retrouver un ou plusieurs astronautes vivants.

Hormis quelques petits problèmes techniques avec certaines expériences qu'ils étaient chargés de mener, les astronautes n'avaient fait état d'aucun problème à bord de Columbia jusqu'à sa disparition. Seule l'analyse des images, de faibles résolutions, et la consultation d'expert sont susceptibles de nous éclairer sur la chaîne d'évènement qui a conduit à la disparition de Columbia et ses sept passagers et ce, en attendant les premières déclarations officielles de la NASA.

Premiers indices

Pour l'astronaute italien de l'ESA, Umberto Guidoni, l'accident de la navette spatiale Columbia pouvait être dû à une erreur dans l'angle de pénétration de l'appareil dans l'atmosphère. Or, cela impliquerait une panne des calculateurs, voire plus importante encore. Bien que peu probable, les systèmes sont redondants, une telle panne aurait aussitôt été remarquée par les astronautes eux-mêmes et le Centre de controle de vol de Houston.

Jean-François Clairvoy, autre astronaute de l'ESA rejoint son collègue italien et explique l'explosion de la navette par une perte de contrôle. La navette, a-t-il déclaré sur France Info, requiert un "contrôle de pilotage extrêmement fin, à la fois en incidence et avec une coordination d'action avec 44 petits moteurs-fusées et des gouvernes aérodynamiques, et donc si le contrôle n'arrive pas à maintenir cet angle d'attaque en mode hypersonique, on peut facilement perdre le contrôle".

Quant à l'expert astronautique allemand Heinz-Hermann Koelle, il explique l'accident par une défaillance du système de protection anti-chaleur de la navette. Vingt minutes avant son atterrissage, la navette a dû passer d'une vitesse de huit kilomètres par seconde à environ 300 mètres par seconde, a expliqué l'expert. Il s'agit du moment le plus dangereux du retour sur Terre, en raison de l'extrême chaleur provoquée par ce ralentissement soudain.

L'analyse visuelle des images révèle que Columbia perd, dans un premier temps deux éléments, peut être une aile qui touche les moteurs de manœuvre orbitale. L'avant de la navette subi une chaleur extrême, conséquence de sa vitesse et de son frottement avec les couches de l'atmosphère, comme en témoigne un blanc intense à l'image. A partir de ce moment-là, la navette se désintègre plus vite et complètement en perdant de nombreux petits morceaux.
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