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27.02.06 Feu vert pour un CryoSat-2
 
L'Agence spatiale européenne a autorisé la construction de Cryosat- 2, une mission de remplacement de CryoSat-1 perdu lors de son lancement en octobre 2005. Les objectifs de CryoSat-2 seront les mêmes que ceux de la première mission initiale.

Le lancement de CryoSat-2 est prévu en mars 2009. Le satellite passera trois ans à surveiller dans les moindres détails les variations du niveau et de l'épaisseur des calottes polaires et des glaces de mer flottantes depuis une orbite particulièrement inclinée permettant des observations jusqu'à 88° de latitude nord et sud.

Première mission Earth Explorer de Living Planet

CryoSat est la première mission Earth Explorer du programme de recherche de l'ESA Living Planet. Sa mission s'inscrit en droite ligne avec la problématique du changement climatique qui affecte la planète dans son ensemble. Pour cela, le satellite est équipé de trois instruments. Un altimètre radar capable de balayer avec une très grande précision les surfaces de glace, d'un petit rétro réflecteur laser et de DORIS, un instrument de positionnement (Doppler Orbit and Radio Positioning Integration by Satellite).

Objectifs scientifiques

CryoSat-2 surveillera et évaluera avec précision les changements d'épaisseur des glaces continentales et des glaces de mer (calottes polaires et des banquises flottantes) afin de mieux cerner le lien entre la fonte des glaces polaires et l'élévation du niveau des mers ainsi que le rôle de ce phénomène dans le changement climatique.

Il s'agit de déterminer la relation entre la diminution des calottes glaciaires et le réchauffement global que l'on observe depuis plusieurs années et qui affecte le climat à l'échelle planétaire et se traduit localement par des épisodes de chaleur ou de pluviométrie plus intenses que par le passé.

Si d'aventure le niveau des mers devait s'élever de plusieurs centimètres ces prochaines décennies, les conséquences seraient terribles. Cryosat-2 sera donc capable de détecter des changements de moins de 2 cm par an dans l'épaisseur des glaces flottant sur l'océan Arctique. Pour les énormes calottes glaciaires de l'Antarctique, il sera capable de mesurer des changements annuels de moins de 2 mm.

Les scientifiques seront en mesure de déterminer dans quelles proportions les glaces sont en train de fondre et de déterminer autant faire ce que peut les conséquences éventuelles de l'augmentation du niveau des mers sur le climat global et sur les villes et pays situés en bord de mer. On pense aux Pays-Bas et à Venise, aux atolls et enfin aux nombreux pays qui possèdent un fleuve qui se jette dans la mer sous forme de delta.

Reste qu'il est très difficile de faire la part des choses entre le rôle de l'activité humaine, l'évolution naturelle du climat et enfin, on a tendance à l'oublier, le rôle du Soleil dont l'activité est soumise à plusieurs cycles. Le plus connu d'entre eux étant le cycle de 11 ans appelé cycle solaire. Sa période n'est pas constante, elle varie de 9,5 à 12,5 ans. Enfin, nos modèles climatiques couvrent une petite période de l'historie de la Terre ce qui rend difficile des projections à échéance de 50 - 100 ans.

On le voit, CryoSat-2 n'a pas été conçu pour apporter de réponses globales au problème de changement climatique. Mais cet engin fait partie d'une flottille de satellites EOS lancés et à lancer par la NASA et l'ESA qui couvrent chacun un domaine bien précis du climat global de sorte que d'ici une vingtaine d'années, les scientifiques aient une vision plus claire des mécanismes qui animent le climat mais surtout les interactions entre eux.

Les instruments scientifiques

L'instrument principal de CryoSat-2, le SAR/altimètre interférométrique SIRAL, est l'héritier d'instruments existants, bien que plusieurs améliorations majeures aient été apportées pour pallier les difficultés intrinsèques que présentent les mesures de précision sur les surfaces de glace. L'une des deux antennes émettra des signaux radar, dont les échos renvoyés par la surface de la Terre seront ensuite détectés par les deux antennes. En établissant très précisément la position du satellite au moyen d'un instrument de télémétrie embarqué appelé récepteur de détermination d'orbite et de radio positionnement intégrés par satellite (DORIS), complété par un rétroréflecteur laser, il sera possible de déterminer l'altitude de la surface en fonction du temps de retour du signal. Il est également indispensable que les antennes soient bien orientées, ce qui sera la tâche de trois suiveurs stellaires.


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Le satellite d'observation de la Terre CryoSat-1

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Crédits ESA / S. Corvaja
   
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