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25.02.08 Un radiotélescope sur la face cachée de la Lune (2)
 
Parmi les propositions retenues par la NASA pour utiliser la Lune à des fins scientifiques, figure celle de l'installation de télescopes radio à basses fréquences sur la face cachée de la Lune .

Bien évidemment, pour la NASA il n'est pas question de jeter les bases d'un tel programme mais plutôt de financer des études de faisabilité qui vise à défricher le terrain de façon à cerner les sauts technologies qu'il sera nécessaire de franchir et, partant de là, de voir quelles solutions proposent ces équipes. Aujourd'hui, les avancées en matière d'ingénierie spatiale rendent possibles des projets d'implantations de télescopes sur la Lune.

La NASA a retenu 3 propositions, celles du MIT, du Naval Research Laboratory, qui sont assez similaires et de la National Research Council qui elle planche sur un concept de radiotélescope en forme de Y (trois bandes de 500 m de long) déployables par des astronautes ou des robots. Ses antennes seraient construites dans des matériaux très souples et livrées sur la Lune enroulées dans des cylindres ! A charge pour les astronautes ou des robots de les déployer à même le sol.

Lunar Array for Radio Cosmology (LARC)

L'équipe du MIT prévoit ni plus ni moins d'installer une centaine de télescopes radio, en réseau, sur la face cachée sur la Lune. D'une surface de 2 km carrés, le LARC serait mis en place non pas par des hommes mais par des véhicules automatisés. Une installation d'autant plus facilité que ce type de longueurs d'ondes n'exigent pas d'emplacement et d'alignement précis entre les télescopes. Mieux encore, l'échec à l'installation ou le dysfonctionnement de quelques-uns un des télescopes n'aura pas d'impact significatif sur le bon fonctionnement du réseau. Quant à la poussière, omniprésente sur la Lune, elle n'affectera en rien les performances des télescopes.

Pour le télescope lunaire, l'équipe du MIT va s'inspirer du développement d'un télescope radio à basses fréquences en cours implémentation dans l'Ouest Australien sur un des sites terrestres les mieux adaptés à ce type d'observation. Projet dans lequel participe le MIT.

Sa construction n'est pas envisagée avant 2025 pour un coût d'1 milliard de dollars.

Fréquences radio

Un des attraits majeurs de la face cachée de la Lune c'est la possibilité d'observer le ciel dans les ondes radio très basse fréquence de façon plus claire que depuis la Terre. Sur Terre cette fréquence est inaudible, noyée dans le trafic radio généré par l'activité humaine et perturbée par l'ionosphère terrestre.

Du fait de sa proximité à la Terre et la protection qu'elle offre aux interférences terrestres, la face cachée de la lune est une des régions du Système Solaire la plus propice à l'étude des sources de très basse fréquence, de 1 à 10 mégahertzs. On comprend tout l'intérêt d'implanter un télescope sur cette face qui ne fait jamais face à la Terre.

Intérêts scientifiques

D'un point de vue scientifique, l'observation dans ces longueurs d'ondes aidera les astronomes à mieux comprendre la période dite des Ages sombres et sa transition vers l'époque de réionisation du milieu interstellaire qui a conduit à la formation des premiers objets lumineux. Les astronomes seront également bien mieux armés pour scruter, sonder une multitude d'exoplanètes. En effet, l'interaction des particules chargées telles que des électrons avec le champ magnétique de ces planètes devraient générer des ondes radio de basse fréquence et renseigner les astronomes sur la structure et la composition interne des objets observés.

On s'attend à ce que ce type d'observation permet de tester les théories actuelles sur la façon dont s'est formée l'Univers et a évolué dans on état actuel, y compris la théorie de l'inflation.

D'autres objectifs scientifiques sont également possibles. On pense à l'étude des éjections de masse coronale, ses énormes éruptions solaires qui peuvent avoir des répercussions sur l'activité humaine sur Terre mais également dans l'espace. On pourra aussi étudier les phénomènes météorologiques spatiaux, les émissions radio d'autres planètes du Système Solaire, voire les émissions de collision entre galaxies.

Les éjections de masse coronale

Les éjections de masse coronale (CME) ont lieu dans la couronne solaire, la partie la plus haute de l'atmosphère de notre étoile, où les températures atteignent plus d'un million de degrés. Plusieurs milliards de tonnes de matière sont alors éjectées à des vitesses de près de 3 millions de Km/h. Cette matière éjectée à grande vitesse peut atteindre notre planète et entrer en interaction avec la magnétosphère puis avec l'atmosphère terrestre pour y induire une multitude de phénomènes : aurores boréales, irradiation des spationautes, perturbations des communications radios ou de la distribution de l'électricité.

Ages sombres

Les premiers objets 'visibles' de l'Univers, se sont formés après les Ages sombres ou obscurs, une période de l'histoire de l'Univers qui débute après la diffusion du rayonnement cosmique, lorsqu'il apparaissait chaud et opaque et avant la formation des premières structures lumineuses constituées d'étoiles et de galaxies à partir de 200 millions d'années après le Big-Bang.

Tout ce qui s'est passé avant cette période est masqué à jamais par ce 'mur' complètement opaque. C'est-à-dire lorsque l'Univers était âgé de 0 à 380.000 ans, de l'Univers primordial à l'Univers structuré et hétérogène que l'on connaît aujourd'hui.

La période qui s'ensuit voit un grand nombre d'objets stellaires nouvellement formés qui vont alors réchauffer l'Univers avant de se rassembler de façon à former les premières galaxies que l'on a par le passé réussi à observer mais sans jamais remonter aussi loin. Elle dure environ 1 milliard d'années. Mieux connaître cette époque est important pour combler notre compréhension de la façon dont les premières Structures de l'Univers se sont formées.



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