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25.01.06 Mieux comprendre les NEO
(near-Earth objects)
 
En raison des conséquences potentiellement dévastatrices d'une collision entre la Terre et les NEO ((near-Earth objects) et autre géocroiseurs, des actions ont été entreprises ces dernières années afin de détecter et répertorier ces corps célestes de grande taille susceptibles de menacer notre planète. Concrètement, cela c'est traduit par la mise en place de surveys, dédiés à la traque de ces objets de façon à les répertorier et suivre l'évolution de ceux dont l'orbite est à même de couper celle de la planète et donc potentiellement dangereux.

Pas d'observatoires spatiaux

On aurait pu penser que la NASA, l'ESA ou encore l'ONU s'investissent pour lancer des observatoires spatiaux dédiés à cette traque. Peine perdue, les scientifiques aujourd'hui n'en voient plus l'utilité. S'il ne fait aucun doute que seuls des observatoires spatiaux sont en mesure de déceler des corps célestes que l'éclat du Soleil nous empêcheraient de voir depuis le sol ou encore un plus grand nombre de très petits objets, les télescopes terrestres sont tout à fait capables de détecter les plus gros d'entre eux, dont la chute peut provoquer la disparition de notre espèce ou nous ramener à l'Age de Pierre en quelques mois. Il n'en reste pas moins que les télescopes terrestres ne pourront jamais cataloguer 100 % des NEO.

Il y a quelques années, nombreux étaient à penser que malgré le lancement de programmes de détection de plus en plus élaborés dans différents pays, la recherche de ces objets devait également s'effectuer à partir de l'espace. Or, de telles missions ont été écartées en raison des télescopes terrestres et des moyens informatiques de traitement des données utilisés dans le cadre de surveys et qui sont aujourd'hui bien adaptés à leur missions et ont une capacité à détecter un grand pourcentage de ces objets et couvrant la totalité du ciel. En conséquence la mise en œuvre d'un observatoire spatial apparaît assez superflue.

Cependant, l'accès à l'espace pourrait se révéler un élément déterminant pour la prévention de telles catastrophes.

Mission de rendez-vous

Découvrir un astéroïde ou une comète éteinte se dirigeant contre nous est en effet prioritaire. Il est probable que lorsqu'une menace de ce type se précisera, on soit en mesure d'essayer au mieux de dévier l'objet de sa trajectoire de collision avec la Terre ou, au pire, le fragmenter en plusieurs morceaux avec autant de chances que ces morceaux se détruisent lors de leur entrée dans l'atmosphère terrestre et/ou dévient de leur trajectoire de collision ou que certains d'entre eux, de tailles plus ou moins importantes, s'écrasent finalement sur la Terre. Il est important de mentionner qu'un astéroïde menaçant ne peut être "volatilisé" ainsi que pourraient le laisser croire certains films de science-fiction de style Guerre des Etoiles.

Dans cette optique, il est évident que nos connaissances sur la nature même de ces objets doivent s'améliorer grandement. Aujourd'hui, nos connaissances ne sont que partielles, superficielles. De fait, personne ne peut dire avec certitude si un astéroïde fonçant sur la Terre, peut être dévié de sa trajectoire, fragmenté en gros blocs, voire pulvérisé en une multitude de petits morceaux. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous manquons d'information sur leur composition, leur densité ou encore la façon dont ils sont amalgamés.

Or, peu d'astéroïdes ont été observés à courte distance. On citera les astéroïdes Gaspra et Ida survolés par Galileo ou encore Mathilde et Eros survolés par la sonde Near-Shoemaker. Notez que cette sonde, bien qu'elle n'ait pas été conçue pour se poser à la surface de l'astéroïde Eros, s'est finalement posée dessus en février 2001 fournissant des informations inédites et très précieuses. Tout récemment la mission particulièrement mouvementée de la JAXA, Hayabusa, qui a volé de concert avec l'astéroïde Itokawa et dont l'on ne sait pas trop si la sonde a réussi à capturer des échantillons de l'astéroïde, son objectif principal ! La JAXA est dans l'expectative, n'étant pas en mesure de confirmer que la sonde a bien capturée de tels échantillons. Pire, il n'est pas sur que la sonde soit capable de revenir sur Terre en raison de problème affectant son système de propulsion.

Enfin, les deux satellites de Mars, Phobos et Deimos, qui sont certainement des astéroïdes capturés ont également été observés par des sondes martiennes de la NASA et de l'Ex-URSS. On notera également que le télescope spatial Hubble a observé l'astéroïde Vesta et un objet de la famille Centaure. Signalons également que plusieurs sondes ont observé des astéroïdes mais à des distances lointaines (Deep Space 1, Cassini-Huygens ou encore Stardust). Dans quelques années, plusieurs sondes survoleront des astéroïdes dont Rosetta. La mission Dawn de la NASA, dont le lancement est prévu en 2006 vise à se satelliser autour de Vesta puis Cérès.

L'Europe dans tout ça

Si on peut regretter que l'Agence spatiale européenne ne soit pas engagée dans l'organisation de son propre survey, l'ESA pend la problématique des NEO très au sérieux. En 2004, un Comité de consultation sur les NEO (Near-Earth Object Mission Advisory Panel ou NEOMAP) a recommandé à l'ESA de développer une mission à destination d'un astéroïde. Toujours en cours de définition, la mission Don Quichotte qui prévoit l'utilisation de 2 vaisseaux en route pour étudier un astéroïde in situ et analyser son comportement après le violent impact d'un des deux engins, devrait être effectivement lancé, un jour…

Don Quichotte

Cette mission, véritable scénario de science-fiction, vise à nous aider à mieux comprendre comment dévier de sa trajectoire un astéroïde menaçant pour la Terre.

Don Quichotte se compose de deux vaisseaux, Sancho et Hidalgo. Tous les deux seront lancés en même temps, mais Sancho aura une trajectoire plus rapide a destination de l'astéroïde cible. Quand il sera proche de l'objet, il débutera une campagne d'observation et d'étude de sept mois. Pour cela il utilisera des pénétrateurs et des sismomètres pour mieux comprendre sa structure interne. Quant à Hidalgo, il s'écrasera contre sa surface à très grande vitesse, ce qui fournira des informations sur le comportement et la structure interne de l'astéroïde après un tel impact. Mesures qui seront comparées aux données précédemment acquises par Sancho. L'impact d'Hidalgo creusera une partie de l'astéroïde et la région mise a nu et ses éjectas seront étudiés par Sancho. Après l'impact, Sancho et quelques télescopes terrestres surveilleront l'orbite et la rotation de l'astéroïde pour voir si elles ont été affectées

Objectifs scientifiques de Don Quichotte

Bien qu'il s'agisse avant tout d'une mission scientifique, Don Quichotte sera utilisé comme une sorte de banc test pour éprouver et valider de nouvelles technologies pour de futures missions de déviation.

- mesure la masse de l'astéroïde
- détermination de la structure interne de l'astéroïde, en particulier la taille des morceaux principaux, la dimension des particules et l'épaisseur du régolite et des débris entre les morceaux principaux
- mesure la déviation orbitale de l'astéroïde consécutif à l'impact d'Hidalgo
- mesure la rotation de l'astéroïde avant et immédiatement après l'impact
- détectez la dissipation de l'axe de rotation secondaire après l'impact
- composition minéralogique de l'astéroïde


Articles connexes

Le point sur la mission Don Quichotte (05.04.06)
L'observation des objets NEO en 2005 (23.01.06)

La mission Hayabusa (18.12.05)
Les 24 plus belles images d'Eros par NEAR-Shoemaker (01.08.05)


Sur le web


NEO Space Mission Preparation (ESA)
Near-Earth Object Program (NASA)


   
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