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21.01.09 Europe : La question du transport spatial habité
 
Il y a plusieurs raisons qui peuvent expliquer pourquoi l'Europe n'est pas prête à se doter de son propre système de transport spatial habité. Si dans un article précédent nous vous avons expliqué pourquoi dans le schéma actuel il n'est pas justifié que l'ESA développe un tel véhicule, cet article apporte un éclairage intéressant sur un des aspects les moins médiatisés de l'Europe spatiale.

Lorsque sous l'impulsion de la France et l'Allemagne, l'Europe démarre le programme Ariane et donne naissance à Arianespace, elle fait le pari du tout commercial. Si aujourd'hui Arianespace est le leader sur le marché des lancements commerciaux, sa position dominante et différemment paramètres propres à ce type de marché (délais, rapidité de la mise à poste et fiabilité du lanceur) freinent les ambitions européennes dans d'autres domaines.

C'est une des raisons pour lesquelles l'Agence spatiale européenne construira seulement 5 ATV et réfléchira à 2 fois avant de décider de développer un lanceur qualifié pour le vol habité.

Le tout commercial

Le fait que l'Europe a fait le choix d'un lanceur commercial, cela signifie que lorsqu'Arianespace lance un ATV, c'est 2 satellites commerciaux qui ne sont pas lancés. Pour Arianespace, le problème n'est pas financier car le lancement d'un ATV est facturé au prix fort à l'ESA, de 140 à 150 millions d'euros. Il se situe au niveau du carnet de commande qui compte actuellement 27 satellites à lancer auxquels il faut ajouter des lancements spécifiques, 8 d'Ariane 5 et 7 de Soyuz, sans compter les lancements de Galileo. Autrement dit, Arianespace est contrainte à un rythme de lancement de satellites commerciaux très élevés, au risque de perdre sa place de numéro 1.

A cela s'ajoute le fait que les constructeurs de satellites, qu'ils soient européens ou américains ont pour ainsi dire adapter leurs outils industriels aux capacités des principaux opérateurs de lancements de sorte que les satellites sont construits de façon à ce qu'il reste le moins longtemps possible au sol parce qu'un satellite commercial rapporte de l'argent que lorsqu'il est opérationnel, en orbite.

Pour les opérateurs de satellites, le choix d'Ariane 5, le lanceur le plus cher du marché, s'explique avant tout par sa compétitivité qui se traduit par une fiabilité et une flexibilité qu'on bien du mal à atteindre ses concurrents américains et russes.

Enfin, les installations au sol d'Arianespace du Centre spatial de Kourou sont théoriquement dimensionnées pour lancer une Ariane 5 tous les mois. Or, bien que le système Ariane 5 / ELA-3 soit arrivé à maturité, il est très difficile de tirer plus de 9 lanceurs chaque année. D'ailleurs, il est peut probable qu'Astrium, en charge de la construction du lanceur soit en mesure d'en construire plus.

Quant à dimensionner Kourou pour le vol habité, force est de constater que les investissements colossaux consentis pour la construction du pas de tir Soyouz à Kourou et l'adaptation de l'Ensemble de lancement numéro 1au petit lanceur Vega ont considérablement réduits les capacités financières de l'Europe dans ce domaine. Et ce pour de nombreuses d'années.

Pour conclure, face à une concurrence qui ne cesse de se renforcer, Arianespace ne peut pas faire l'économie de 1 ou 2 lancements chaque année sous peine de voir s'éroder ses parts de marché. L'utilisation d'un de ses lanceurs à d'autres fins que celui du commercial est un handicap.


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