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05.01.09 Accès commercial de l'espace
Le programme COTS de la NASA
 
Dans la stratégie globale d'accès à l'espace de la NASA, le programme COTS vise à privatiser certaines missions et rendre l'accès à l'espace bien meilleur marché que ce qu'offre la navette et les lanceurs de la famille Delta et Atlas pour ces mêmes missions et d'autres le cas échéant.

La NASA a profité des fêtes de fin d'année 2008 pour passer entre les 2 firmes encore engagées dans le programme COTS 2 contrats portant sur des services de transport spatial d'une capacité d'au moins 20 tonnes à destination de la Station spatiale internationale de façon à la ravitailler pour la période du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2016. Concrètement, la NASA a commandé 8 vols, évalués à moins de 2 milliards de dollars, à Orbital Sciences et 12 à SpaceX pour un montant de 1,6 milliards de dollars.

Notez qu'il ne s'agit pas d'un chèque en blanc. Ces 2 contrats initiaux peuvent être annulés de façon unilatérale à la seule initiative de la NASA dans le cas où les 2 contractants ne respecteraient pas les conditions imposées par la NASA (qui restent confidentielles) ou ne parvenaient pas qualifier leur lanceur en temps et heures voulus. Enfin, ils sont susceptibles d'êtres reculés dans le temps si la nouvelle administration Obama qui prendra ses fonctions le 20 janvier 2009 décide de repousser à 2012 l'arrêt de l'utilisation des navettes comme le suggèrent certaines sources.

Ces 2 contrats portent également sur le transport de matériel à la discrétion du gouvernement des Etats-Unis.

Les systèmes de transports de SpaceX et/ou Orbital Science compléteront l'offre existante des moyens d'accès à la Station à la disposition des agences spatiales pour ravitailler la Station. Ils sont au nombre de 3. On compte l'ATV européen dont le deuxième vol est prévu en 2010, l'HTV japonais dont le premier vol est prévu cette année et les vaisseaux cargo russes Progress.

Cependant, ces 2 contrats amènent quelques questions de sorte que certains spécialistes se demandent si ces 2 marchés ne s'excluent pas l'un l'autre. En effet, les lanceurs n'existants pas 'encore' on peut se demander si la NASA garde 2 fers sur le feu pour augmenter ses chances de disposer, au final, d'un seul système viable tant il est peu probable qu'elle souhaite disposer de 2 systèmes opérationnels.

D'autant plus que bien qu'elle ne soit pas contre l'idée d'utiliser des capacités de transport spatial privées pour l'acheminement des équipages vers la Station, il semble acquis que ce type de mission soit réservée à Orion. La NASA aurait bien du mal à justifier le développement d'un successeur de la navette pour finalement l'utiliser que pour des missions lunaires prévues dans les années 2020. Autrement dit, SpaceX et Orbital Science, qui projettent de qualifier leur système de transport pour le vol habité ne doivent pas compter sur ce type de mission pour rentabiliser leur investissement. De fait, cela limite d'autant les occasions d'utiliser les services d'un transporteur privé pour ce type de mission et rend problématique le retour sur investissement si 2 opérateurs privés se partagent uniquement le marché du ravitaillement de l'ISS.

COTS (Commercial Orbital Transportation Services)

La NASA qui va bientôt devoir se passer de ses navettes et vraisemblablement attendre un peu plus longtemps que prévu son nouveau moyen de transport spatial (Orion et Ares I & V) compte beaucoup sur le programme COTS dans sa stratégie globale d'accès à l'espace.

Consciente que les acteurs majeurs du spatial américain (Boeing et Lockheed Martin) semblent incapables de réduire les coûts de l'accès à l'espace, la NASA tente de faire émerger de nouveaux industriels dont elle attend qu'ils soient innovants et cassent le duopole formé par Boeing et Lockheed Martin aujourd'hui réunis dans l'United Launch Alliance pour commercialiser leur lanceur Delta et Atlas aux clients du gouvernement des Etats-Unis.

Dans cette stratégie globale d'accès à l'espace, le programme COTS vise à privatiser certaines missions et rendre l'accès à l'espace bien meilleur marché que ce qu'offre la navette et les lanceurs de la famille Delta et Atlas pour ces mêmes missions et d'autres le cas échéant :

- livraison et installation d'un container externe non pressurisé ;
- livraison et installation d'un container interne pressurisé ;
- livraison d'un container interne et retour ;
- option pour le transport d'équipage.

Pour SpaceX et Orbital Science, l'enjeu est de taille. Il s'agit de développer un système de transport spatial capable de soulever 20 tonnes de charges utiles et d'atteindre les 7,5 km/s nécessaires à sa satellisation. Cet effort, la NASA l'accompagne d'une part en finançant une partie du développement des projets des 2 sociétés et d'autre part en fournissant une aide technique significative et la mise à disposition de ses installations au sol.

Initialement, la NASA souhaitait susciter l'émergence de solutions innovantes, voire de véritables ruptures technologiques se traduisant par une diminution des coûts de lancement d'un facteur significatif. Ce ne sera pas le cas malheureusement.

L'après ISS

A plus long terme, SpaceX et Orbital Sciences vise d'autres marchés comme celui du tourisme spatial qui aura néanmoins bien du mal a décollé pour les raisons que nous expliquons plus en détail dans un article mis en ligne prochainement et celui bien moins connu du retour d'orbite. A ce jour, les moyens permettant le retour d'orbite de tout ou partie d'une charge utile sont très limités. Ils sont soit intégrés à la charge utile elle- même ou soient ils font appel à la navette spatiale et dans une moindre mesure la capsule russe Soyouz.

Les études montrent qu'à très court terme, le retour d'orbite est amené à se développer pour de nombreuses applications liées à l'activité humaine en orbite basse comme le retour des hommes, du matériels et des expériences, et celles liées à l'exploration robotique du Système Solaire comme le retour d'échantillons extraterrestres ou la récupération d'instruments d'observations de la Terre afin d'éviter d'encombrer l'orbite basse.

L'offre de SpaceX (05.01.09)
L'offre d'Orbital Sciences (05.01.09)


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