|  | La simulation de 105 jours prélude à une simulation de la durée 
                réelle d'une mission aller-retour à destination de Mars, prévue 
                début 2010, a pris fin aujourd'hui avec la sortie à l'air libre 
                des 6 membres de l'équipage confinés depuis le 31 mars dans le 
                simulateur situé à l'Institut russe des problèmes biomédicaux 
                (IBMP) de Moscou.
 
 4 russes et 2 européens choisis par l'ESA sont restés confinés 
                pendant 6 mois à l'intérieur d'un simulateur représentant un vaisseau 
                spatial et différents modules d'habitations comme une cuisine, 
                des salles de vie et d'exercices ou encore une serre.
 
 Cette expérience de 105 jours avait comme objectif de s'assurer 
                que les participants seront bien capables de vivre l'expérience 
                de 520 jours jusqu'au bout. Ces 520 jours correspondent au temps 
                nécessaire pour aller sur Mars (250 jours), y rester un mois et 
                en revenir (240 jours).
 
 Pendant toute la durée de cette simulation de 105 jours, des expériences 
                scientifiques ont été menées de façon à mieux comprendre et appréhender 
                les aspects psychologiques et médicaux des vols spatiaux de longue 
                durée. Les participants ont été soumis à un large éventail de 
                tests et d'expériences destinés à évaluer les effets de l'isolement 
                sur différents paramètres psychologiques et physiologiques. Les 
                expériences conduites ont été élaborées par des instituts de recherche 
                de toute l'Europe, notamment d'Allemagne, de France, d'Italie, 
                de Belgique, d'Autriche et des Pays-Bas, ainsi que de Russie et 
                des États-Unis.
 
 L'Agence spatiale européenne qui vient de récupérer en bonne santé 
                ses 2 cobayes nous a expliqué que les 6 membres avaient été soumis 
                à toute une série de simulations, comme s'ils étaient vraiment 
                partis pour un voyage à destination de la planète rouge: lancement, 
                voyage-aller, arrivée et atterrissage sur Mars, redécollage et 
                long voyage de retour.
 
 Leurs tâches ont été similaires à celles qu'ils auraient effectuées 
                dans le cadre d'une véritable mission spatiale. Ils ont dû faire 
                face à des situations d'urgence simulées et s'accommoder de délais 
                dans la transmission des communications pouvant aller jusqu'à 
                20 minutes dans un sens comme dans l'autre.
 
 Chercheurs et medecins vont devoir maintenant exploiter ces données 
                afin de mieux comprendre le comportement humain attendu lors de 
                la véritable mission vers Mars. Parmi les paramètres pris en compte, 
                on citera ceux liés aux questions des rapports humains face au 
                stress et la fatigue, entre les membres de l'équipage et les personnels 
                du segment sol. D'autres observations plus insidieuses ont permis 
                d'aborder les problèmes liés au rendement, au sommeil ou encore 
                à l'éclairage. Enfin, cette simulation a également permis d'examiner 
                la faisabilité de certaines technologies développées pour améliorer 
                la performance de leur déploiement dans un environnement de travail 
                très exigeant.
 
 L'étape suivante est prévue début 2010 avec l'enfermement d'un 
                nouvel équipage de 6 personnes dans ce même simulateur mais pour 
                une durée bien plus longue de 520 jours, c'est-à-dire pendant 
                toute la durée d'une vraie mission martienne. Cette durée beaucoup 
                plus longue devrait fournir aux médecins et chercheurs des informations 
                importantes sur les aspects psychologiques du voyage vers Mars 
                et voir dans quelle proportion la promiscuité et l'ennui peuvent 
                favoriser :
 
 - une baisse d'énergie et diminution des capacités intellectuelles 
                ;
 - une baisse de la productivité et des compétences ;
 - une augmentation de l'hostilité envers les collèges et les supérieurs, 
                irritabilité ;
 - une fatigue, une anxiété, un repli sur soi, un état dépressif 
                ou encore une diminution de l'efficacité des communications ;
 - ou un comportement impulsif, réactions psychophysiologique et 
                psychosomatique.
 
 Si questions trouveront une réponse, aucune expérience terrestre 
                ou en orbite basse pourra dire ce qui se passera dans la tête 
                de ces explorateurs lorsque la Terre ne sera plus qu'un petit 
                point lumineux dans l'espace.
 
 Note
 
 Ces deux études font partie du programme Mars500 conduit par l'ESA 
                et son partenaire russe, l'IBMP. La Direction Vols habités de 
                l'ESA conduit le programme Mars500 dans le cadre du Programme 
                européen de recherche et d'applications en sciences physiques 
                et sciences de la vie dans l'espace (ELIPS) en préparation des 
                futures missions à destination de la Lune et de Mars.
 
 
 
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