|   | 
             
              Le TMT (), autrefois connu sous le nom de California 
              Extremely Large Telescope a franchi une étape importante avec la 
              revue en détails de son concept. Tous les aspects de la construction 
              de ce télescope hors normes ont été abordés et définitivement validés. 
              A savoir, l'optique, les 8 instruments scientifiques, la structure 
              du télescope et les caractéristiques voulues des sites d'emplacement. 
              Elle ouvre la voie aux premiers coups de pioche. Le début de sa 
              construction est prévu en 2009. Cinq sites, situés au Chili, à Hawaii, 
              et au Mexique, sont en concurrence pour voir s'ériger ce télescope. 
              L'heureux élu sera désigné à la mi 2008. 
               
              Les premières lumières sont attendues en 2012. 
               
              Un miroir segmenté 
               
              Le  
              sera le plus grand télescope au monde jamais construit. Il sera 
              3 fois plus grand que le Grand télescope d'Afrique du Sud (), 
              le télescope le plus grand en service avec un miroir primaire de 
              11,1 m ou encore les 2 télescopes  
              de 10 m. Le miroir primaire de ces trois télescopes est segmenté. 
              Le TMT s'appuie sur le même concept. 
               
              Le miroir primaire de SALT est formé de 91 segments hexagonaux. 
              Quant aux miroirs primaires des 2 Keck, ils sont constitués d'une 
              mosaïque de 36 miroirs hexagonaux. Cette segmentation est la seule 
              technique connue aujourd'hui capable de réaliser un miroir primaire 
              de cette taille. Le miroir primaire du TMT sera constitué de 738 
              segments de 1,2 m installés en nid d'abeille de façon à former un 
              miroir de 30 m. Notez qu'au-delà de 10 m de diamètre, il est impossible 
              de construire un miroir d'un seul tenant. Il s'effondrerait sous 
              son propre poids. 
               
              Infrarouge pour le TMT 
               
              Les performances attendues du TMT sont remarquables. Le télescope 
              sera capable de réaliser des images nettement plus fines que celles 
              du Télescope spatial Hubble mais surtout, il sera capable de collecter 
              9 fois plus de lumière que chacun des télescopes Keck. Et ce n'est 
              pas dans le visible, comme on pouvait le penser que ce télescope 
              sera le plus sensible, mais dans l'infrarouge. 
               
              L'astronomie dans l'infrarouge permet d'étudier les objets froids 
              et non lumineux (l'Univers froid et sombre). On pense aux systèmes 
              planétaires, aux galaxies lointaines ou encore aux poussières et 
              gaz interstellaires qui forment de vastes nuages à l'intérieur desquels 
              se forment et naissent les étoiles, particulièrement difficiles 
              à observer dans la partie visible du spectre lumineux. L'astronomie 
              dans l'infrarouge permet également d'étudier la formation des étoiles 
              et des galaxies car l'énergie en œuvre lors de ces phénomènes se 
              situe essentiellement dans les longueurs d'ondes de l'infrarouge 
               
              Objectifs scientifiques 
               
              Le TMT ouvrira de nouvelles fenêtres sur l'Univers Lointain. Avec 
              ce télescope on s'attend à voir les premières lumières de l'Univers, 
              découvrir les premiers objets lumineux qui ont émergé des Ages sombres, 
              une période qui débute après la diffusion du rayonnement cosmique, 
              lorsque l'Univers apparaissait chaud et opaque, quelques 300.000 
              années après sa formation. Astronomes et astrophysiciens pourront 
              étudier les détails de la formation des premières galaxies et des 
              systèmes planétaires autour d'étoiles proches. Son pouvoir de résolution 
              sera tel, que l'on obtiendra des informations sans précédent sur 
              les sources les plus faibles et, à ne pas en douter, affinera grandement 
              nos connaissances sur l'évolution de l'Univers. 
               
              Optique adaptative 
               
              L'optique adaptative du TMT sera la pièce majeure du dispositif 
              scientifique du télescope. Cette optique qui corrige en temps réel 
              la turbulence causée par l'atmosphère terrestre doit permettre au 
              télescope d'atteindre la limite de diffraction comparable à la résolution 
              d'un télescope dans l'espace. Elle sera intégrée aux 8 instruments 
              et l'on s'attend à ce qu'elle soit complètement opérationnelle, 
              avec les 8 instruments, en 2016. L'optique adaptative du TMT se 
              base sur neuf faisceaux laser qui sont émis au départ d'un petit 
              télescope situé en tête de la structure qui soutient le miroir secondaire 
              de l'instrument. Ces rayons se reflètent sur une couche de sodium 
              gazeux située dans la haute atmosphère, faisant apparaître des points 
              lumineux analogues à des étoiles artificielles. Ceux-ci dérivent 
              et vacillent selon les fluctuations et les mouvements de l'atmosphère, 
              fournissant des points de référence à partir desquels l'ordinateur 
              pilotant le système d'optique adaptative corrige ces mouvements 
              parasites, permettant à l'ensemble de se comporter comme si l'atmosphère 
              était parfaitement immobile. 
               
              Notez que l'observatoire de Lick, les 2 télescopes de 8 m Gemini 
              et les 2 Keck de 10 mètres ont été les pionniers de cette technologie. 
               
               
             |