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07.06.06 Une Atlas V pour lancer le Mars Science Laboratory
 
Lockheed Martin a remporté le contrat portant sur le lancement du rover Mars Science Laboratory. Le centre spatial Kennedy de la NASA a donc choisi d'utiliser le lanceur le plus puissant de la famille Atlas. Le lancement est prévu à l'intérieur d'une fenêtre de tir s'ouvrant le 15 septembre 2009 et se fermant le 4 octobre de la même année. L'atterrissage sur la planète Mars est prévu entre le 10 juillet et le 22 septembre 2010.

Le choix d'une Atlas V peut paraître disproportionné, mais s'explique facilement.. Avec une masse de 2800 kg au lancement, MSL est le rover le plus lourd jamais construit et envoyé sur Mars. Surtout, il a besoin d'une coiffe suffisamment vaste pour emporter le bouclier thermique qui sera utilisé lors de la descente dans l'atmosphère martienne. Le choix de la NASA s'est donc porté sur une Atlas V de la série 500. Ce lanceur est capable de lancer plus de 8 tonnes sur l'orbite de transfert géostationnaire. Surtout, il a la particularité d'être équipé d'une coiffe d'un diamètre de 5 m, parfaite pour emporter le Mars Science Laboratory.

Mars Science Laboratory

D'une durée de vie opérationnelle d'au moins 2 ans, le rover marque une rupture technologique significative par rapport aux générations précédentes. Il est sensiblement plus puissant et plus grand, de la taille d'une petite voiture. Avec un poids de quelque 775 kg sur Mars, Mars Science Laboratory sera bien plus lourd que les 10,5 kg du Sojourner de Mars Pathfinder (1997) et les 170 kg de chaque rover des missions MER (2004).

Il embarque une charge utile hors du commun de sorte que sa capacité d'analyse sera bien plus performante que celle des rovers MER Spirit et Opportunity actuellement sur Mars.

Démonstrateur de technologies

On le sait moins, mais la mission s'appuiera sur plusieurs technologiques innovantes sur lesquelles la NASA compte beaucoup. De fait, il est important que la mission réussisse car MSL préfigure ce que sera la prochaine génération de rover. Un échec compromettrait sérieusement les plans futurs de la NASA et marquerait un retour en arrière.

D'un point de vue pratique, MSL doit démontrer la capacité d'un engin martien à se déplacer sur longue distance, de 5 à 20 kilomètres. Dans le cas de MSL, la NASA s'attend à ce que la vitesse moyenne de déplacement de l'engin soit d'environ 30 mètres par heure, bien que le rover soit conçu pour rouler jusqu'à 90 mètres par heure. Cette moyenne s'explique par les niveaux de puissance qui peuvent fluctuer, la texture du terrain qui peut à certains endroits être moins roulant. D'autres paramètres, comme l'inclinaison du terrain ou une faible visibilité (tempête de poussière) peuvent ralentir le déplacement du rover. MSL sera capable de rouler sur des obstacles d'une hauteur d'environ 75 centimètres.

Un générateur isotopique

Autre innovation majeure, le rover sera alimenté par un générateur isotopique ce qui fait de lui le premier engin nucléaire envoyé sur Mars. ce générateur produira l'électricité nécessaire à partir de la chaleur produite par la décroissance radioactive du plutonium. Ce type d'alimentation, bien que difficile à faire accepter au grand public est la seule capable de répondre aux besoins du rover tout au long de sa durée de vie opérationnelle d'au moins une année martienne (687 jours terrestres). D'autant plus que le site d'atterrissage du rover se situe vraisemblablement dans une région des latitudes élevés. Or, ces régions sont connues pour leur environnement extrême. Les changements de saisons s'accompagnent de conditions climatiques difficiles et les températures peuvent descendre jusqu'à -100 degrés C et monter jusqu'à 80 degrés C. De fait, l'usage de panneaux solaires apparaît très risqué. Ils peuvent être dans l'incapacité de produire suffisamment d'énergie pendant plusieurs jours, ce qui peut être fatal au rover.

Un atterrissage de précision

Il s'agira également de la première mission à viser un atterrissage de précision de façon à atteindre des sites scientifiques à la fois prometteurs et difficiles à atteindre. La NASA vise une zone d'atterrissage d'un diamètre de 20 km. Notez que le site sera choisi à partir des images de la caméra Hirise de la sonde Mars Reconnaissance Orbiter.

Autres technologiques innovantes, un mixte de tout ce qui a été fait pour poser un engin sur Mars avec un final palpitant. Cette phase de la mission sera cruciale du fait que c'est la première fois que la NASA posera une charge aussi lourde sur Mars. il y a les 775 kg du rover, mais c'est jusqu'à 1100 kg qu'il faudra contrôler pendant la phase de descente.

Pendant les 3 dernières minutes avant son atterrissage, le rover utilisera un parachute pour freiner sa chute dans l'atmosphère. 500 mètres avant de toucher le sol, des rétro-fusées entrent en action et quelques secondes avant la partie haute du rover déposera le rover au bout d'un câble sur la surface, telle une grue de chantier.

 


Le système d'atterrissage final du rover MSL

De gauche à droite

Les roues des rovers Sojourner, Spirit et Mars
Science Laboratory
Le système d'atterrissage final du rover :
une sorte de grue pour le déposer sur la surface


Crédit
MSL Science team
 

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