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06.06.07 Première image d'AGILE (Astro-rivelatore Gamma a Immagini LEggero)
 
AGILE, un télescope spatial gamma de l'Agence spatiale italienne vient d'acquérir sa première image, le pulsar Vela. D'un point de vue astrophysique, cette image n'a rien d'exceptionnel si ce n'est qu'elle indique que le télescope fonctionne de façon nominale.

Lancé par une fusée indienne PSLV en avril 2007, ce satellite d'astronomie de 352 kg est destiné à l'étude du rayonnement gamma. Il travaillera dans les mêmes niveaux d'énergie que l'observatoire spatial Compton de la NASA (1991 / 2000).

Objectifs scientifiques

AGILE est conçu pour détecter des rayonnements de haute énergie. Il est sensible dans le domaine des rayons gamma entre 10 et 40 keV et entre 30 MeV et 30 GeV de sorte qu'il pourra repérer les sursauts gamma, ces évènements très brefs et très violents qui se produisent de façon aléatoire dans le ciel, ainsi que les rayons gamma issus des éruptions solaires, des noyaux actifs de galaxies ou des pulsars.

Un des principaux objectifs scientifiques sera l'observation de l'émission gamma par les blazars, une sous-classe des noyaux actifs de galaxies (AGN) dont l'émission dans le domaine 30 MeV-30 GeV a déjà été observée par l'instrument EGRET à bord de Compton.

Cette bande d'énergie est primordiale car de nombreux objets stellaires, en particulier les blazars (noyaux actifs de galaxie) et les pulsars, ont un spectre d'émission qui changent fortement à ces énergies, en raison d'activation plus ou moins importante des processus physiques.

AGILE devrait découvrir une dizaine de nouveaux pulsars gamma, et probablement une centaine de noyaux actifs de galaxies.

Enfin, ses données aideront à définir les cibles d'observation de la future mission GLAST (Gamma Ray Large Area Telescope) de la NASA, qui devrait être lancée à la fin de l'année, toujours pour étudier les phénomènes hautement énergétiques de l'Univers.


  Le pulsar Vela vu dans le gamma par AGILE

Le pulsar Vela vu dans le gamma par AGILE
Crédit Agile Science team
 

Astronomie gamma

L'astronomie gamma est une discipline assez méconnue du grand public. Les astronomes utilisent cette longueur d'onde pour voir les phénomènes physiques les plus violents de l'Univers qui ont notamment permis l'apparition des éléments responsables de la vie. Aujourd'hui, on sait que les émissions gamma prennent naissance dans les puissants mouvements de matière associés, par exemple, aux trous noirs, à l'explosion d'étoiles ou encore aux énigmatiques sursauts gamma.

Les rayons gamma représentent la forme la plus énergétique de rayonnement électromagnétique, avec des longueurs d'ondes plus courtes que les rayons X. Ils résultent de mécanismes subatomiques tels que, par exemple, l'annihilation mutuelle d'un électron et de son antiparticule, le positron ou certaines réactions nucléaires. Un rayonnement dénommé 'Brensstrahlung' est produit lors du passage d'électrons libres déviés par la présence de noyaux atomiques. Dans le phénomène de diffusion Compton, un rayonnement de faible énergie rencontre et interagit avec des particules rapides (électrons) et se mue en rayonnement gamma.

La Terre est bombardée par une pluie dense et continue de particules très énergétiques, les rayons cosmiques, majoritairement composés de protons et de noyaux. Une des interrogations encore en suspens aujourd'hui est la nature des sources permettant d'accélérer ces particules. En effet, les protons et noyaux, particules chargées, sont constamment déviés par les champs magnétiques galactiques et ne fournissent donc plus aucune information sur leur source lors de leur détection sur Terre. L'un des rares messagers possibles sont les photons gamma produits par ces particules chargées de haute énergie. Ces rayons gamma se propagent en ligne droite et nous permettent de remonter à leur source. L'astronomie gamma permet donc de tracer les accélérateurs cosmiques.

Cette discipline, peut se réaliser soit au sol, soit dans l'espace. Aujourd'hui, le seul télescope spatial fonctionnant dans cette longueur d'onde est celui de l'Agence spatiale européenne (Integral) dont l'instrument IBIS mesure les photons gamma jusqu'a une énergie maximum de 10MeV (donc à la limite basse du domaine gamma, on parle de gamma-mou, voir de rayons X-durs). Divers télescopes au sol observent les cascades électromagnétiques provoquées par les rayons gamma de haute énergie par leur interaction dans l'atmosphère terrestre (mesure de la lumière Cerenkov). Parmi ceux-ci, les plus connus sont HESS en Namibie et MAGIC aux Canaries, qui sont capables d'observer les photons gamma ayant plus de 50GeV.


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