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14.05.05 Etats-Unis
La Journée de la Terre 2005
 
Les questions d'énergie revêtent une importance cruciale pour l'environnement de la planète. À l'occasion de la Journée de la Terre 2005 (22 avril), le « Washington File » a publié une série d'articles sur les énergies renouvelables, facteurs de plus en plus prometteurs dans les calculs énergétiques.

Articles

- L'action des Etats-Unis en matière d'environnement
- M. Bush prône la coopération internationale en matière d'énergie
- Les matières organiques sont la principale source d'énergie renouvelable
- Energie éolienne : la source d'électricité qui grandit le plus rapidement
- Comment augmenter l'utilisation de l'électricité solaire : les cellules
- La demande d'énergie verte s'accroît à travers le monde
- La recherche américaine sur l'énergie cible les piles à hydrogène et l'infrastructure

© Washington File

 
14.05.05 Journée de la Terre
L'action des Etats-Unis en matière d'environnement
 
Les États-Unis célèbrent la 35e Journée de la Terre

En cette nouvelle Journée de la Terre, les États-Unis ont beaucoup à célébrer. Leur environnement est plus salubre aujourd'hui que lors de la célébration de la première Journée de la Terre, il y a trente-cinq ans. Bien qu'il reste des problèmes écologiques complexes, les États-Unis sont résolus à y faire face et à poursuivre leur gestion avisée de l'air, de l'eau et de la terre du pays. En sa qualité de partie prenante à ces efforts, le département d'État met en avant une vaste gamme d'initiatives internationales relatives à l'environnement. En voici quelques exemples.

Développement durable

Les États-Unis, qui sont le principal pays donateur du monde, fournissent 19 milliards de dollars par an au titre de l'aide publique au développement (presque le double du montant de 2000) afin d'accélérer la croissance économique et le développement social ainsi que de renforcer la protection de l'environnement dans les pays en développement. En outre, ils participent à des centaines de partenariats entre le secteur public et le secteur privé dans ces domaines cruciaux. Par exemple, dans le cadre du Partenariat en faveur de l'eau potable, ils ont distribué ou vendu à faible coût quelque 8 millions de bouteilles de désinfectant de manière que des milliers de personnes puissent avoir de l'eau potable.

Changements climatiques

Le département d'État a établi 14 partenariats bilatéraux avec des pays qui produisent avec les États-Unis plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Par ailleurs, le projet de budget du gouvernement pour 2005 prévoit 5,2 milliards de dollars au titre d'activités relatives aux changements climatiques, notamment 5 initiatives multilatérales dans le domaine de l'énergie qui sont destinées à mettre au point des technologies susceptibles de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le monde, et le Groupe d'observation de la Terre, partenariat international visant à permettre de mieux comprendre les changements planétaires.

Diversité biologique

Afin de promouvoir la diversité biologique, les États-Unis veillent à la protection de dizaines d'espèces. Dans le cadre de l'Initiative internationale en faveur des récifs coralliens, ils cherchent à garantir que les récifs de coraux restent des écosystèmes dynamiques et durables. Ils ont également conclu un accord d'importance historique avec 25 pays du continent américain en vue de protéger les espèces sauvages migratrices de ce continent.

Forêts

Les États-Unis jouent un rôle primordial dans le Partenariat pour les forêts du bassin du Congo dont la dotation atteint 53 millions de dollars et qui vise à établir des réseaux de zones protégées et à améliorer la gestion des forêts dans toute l'Afrique centrale. Nos partenaires, qui sont une trentaine, et nous avons ainsi la possibilité de créer 27 parcs nationaux et de protéger plus de 10 millions d'hectares de terres. Dans le cadre de l'Initiative du président contre l'exploitation illicite des forêts, les États-Unis assurent la sauvegarde d'écosystèmes dans des forêts du monde entier, notamment au Liberia.

Océans et pêche

Les États-Unis jouent un rôle de pionnier en ce qui concerne l'utilisation de nouvelles techniques destinées à empêcher la pêche illicite dans le monde entier. Ils sont aussi à la tête des efforts visant à limiter à un niveau d'exploitation durable la capacité des navires de pêche dans le monde et d'empêcher que des mammifères marins et des oiseaux de mer ne soient pris accidentellement dans les filets ou par les longues lignes de pêche.

Conventions internationales

Les États-Unis participent à plus de 200 négociations relatives à l'élaboration de traités internationaux portant notamment sur la protection de la couche d'ozone, des marécages et des espèces en voie d'extinction ainsi que sur la réduction de l'emploi d'agents chimiques dangereux.

 
14.05.05 M. Bush prône la coopération internationale en matière d'énergie
 
Le président Bush compte ouvrer de concert avec d'autres pays industriels pour aider les pays émergents à mettre au point et à utiliser des formes d'énergie non polluantes de manière à réduire les pressions qui s'exercent sur le marché mondial de l'énergie et à diminuer les effets des émissions des centrales sur l'environnement.

Il est dans l'intérêt des États-Unis et des autres pays industriels d'aider des pays tels que la Chine et l'Inde à subvenir à leurs propres besoins en matière d'énergie et à utiliser des formes d'énergie moins polluantes, a-t-il dit lors du discours qu'il a prononcé le 27 avril devant un groupe de dirigeants d'entreprise.

M. Bush s'est engagé à trouver les moyens de collaborer avec d'autres pays animés des mêmes idées pour mettre au point des technologies nucléaires perfectionnées qui sont sans danger et non polluantes, sans craindre le risque de prolifération.

« Grâce au recours accru à l'énergie nucléaire, nous pouvons alléger les contraintes s'exerçant sur l'environnement et réduire la demande mondiale de combustibles fossiles », a-t-il dit.

Le président a surtout parlé du plan énergétique que son gouvernement cherche à promouvoir depuis 2001 au niveau national. En outre, il a proposé de nouvelles mesures afin de renforcer ce plan au moyen de l'emploi accru de nouvelles technologies et de l'allégement de la réglementation.

L'économie américaine, a-t-il dit, est de plus en plus tributaire des sources étrangères d'énergie alors que la demande mondiale d'énergie, en particulier la demande des pays émergents, ne cesse d'augmenter.

M. Bush a proposé un ensemble de mesures réglementaires et d'incitations susceptibles d'encourager l'augmentation de la production d'énergie nucléaire, la construction de raffineries et de terminaux de gaz naturel liquéfié ainsi que la demande par les consommateurs américains d'automobiles équipées d'un moteur diesel non polluant.

Après avoir déclaré que l'énergie nucléaire était « l'une des sources les plus sûres et les plus propres d'énergie du monde », il a indiqué que de hauts responsables allaient collaborer avec des représentants du secteur de l'énergie en vue de la mise en ouvre d'un plan relatif à la construction de centrales nucléaires d'ici à 2010.

Le président a invité le Congrès à alléger les formalités nécessaires à la mise en activité de nouvelles centrales nucléaires et proposé que l'État offre une nouvelle forme d'assurance pour protéger les investisseurs contre le manque à gagner dû à des retards d'ordre réglementaire.

Il a précisé que son gouvernement simplifiait actuellement la réglementation relative à la protection de l'environnement pour permettre l'accroissement de la capacité de production des raffineries existantes aux États-Unis, qui fonctionnent actuellement à plein rendement. M. Bush compte aussi ouvrer de concert avec les États fédérés pour encourager la construction de raffineries, notamment sur les lieux d'anciennes bases militaires. Ces dernières années, la capacité de raffinage du pétrole aux États-Unis n'a augmenté que grâce à l'expansion des raffineries existantes, a-t-il fait remarquer.

Le président a également proposé de donner à un organe fédéral de réglementation le pouvoir de décider de l'emplacement des nouveaux terminaux de gaz naturel liquéfié importé. À l'heure actuelle, un grand nombre des 32 projets de création de terminaux sont entravés au niveau des collectivités locales et des États fédérés par des procès relatifs notamment à la sûreté et à l'impact sur l'environnement. Selon le ministère de l'énergie, il est prévu que les États-Unis seront de plus en plus tributaires des importations de gaz naturel liquéfié pour satisfaire leur future demande de gaz.

En outre, M. Bush propose d'offrir des avantages fiscaux de l'ordre de 2,5 milliards de dollars pour encourager les Américains à faire l'acquisition de véhicules équipés d'un moteur diesel non polluant.

Le plan du gouvernement est en cours d'étude au Congrès, dans le cadre du projet de loi de finances pour l'année budgétaire qui commencera le 1er octobre.

La Chambre des représentants a récemment voté une proposition de loi sur l'énergie qui comporte des dispositions relatives aux terminaux de gaz naturel liquéfié et aux raffineries semblables aux propositions du président.

Selon de hauts responsables, qui ont informé la presse le 26 avril de ces propositions, le gouvernement compte collaborer avec le Sénat et la Chambre des représentants pour que les propositions du président fassent partie du texte de loi définitif.

 
14.05.05 Les matières organiques sont la principale source d'énergie renouvelable
 
La biomasse, définie comme toute matière vivante subsistant en équilibre sur une surface donnée du globe terrestre, est l'une des sources les plus connues d'énergie renouvelable. La sciure et les copeaux de bois, les sous-produits de l'agriculture, les déchets animaux et humains, et les composants organiques des déchets municipaux et industriels font partie de la biomasse.

Toutes ces matières peuvent être brûlées pour produire de l'électricité et, contrairement aux autres ressources, peuvent être converties directement en combustibles liquides faciles à transporter. Même le méthane émanant des déchetteries peut être utilisé comme biomasse.

Cette source renouvelable d'énergie peut remplacer la combustion de combustibles non renouvelables tels que le charbon, le pétrole et le gaz naturel. En outre, l'utilisation de la biomasse pour produire de l'énergie réduit les émissions toxiques dans l'atmosphère, l'accumulation de gaz à effet de serre et la dépendance vis-à-vis des importations de pétrole.

D'après le ministère de l'énergie (DOE), la biomasse a dépassé, aux États-Unis, l'hydroélectricité comme principale source interne d'énergie renouvelable.

La biomasse couvre plus de 3 % de la consommation totale d'énergie des États-Unis, essentiellement grâce à la production de chaleur et de vapeur par l'industrie du papier et à la production d'électricité par le biais des sous-produits de l'industrie forestière et des ordures ménagères.

Recherche et développement

En 2000, afin de promouvoir l'utilisation de la biomasse aux États-Unis, le Congrès a voté la Loi sur la recherche et le développement de la biomasse.

Cette loi a créé l'Initiative nationale sur la biomasse (National Biomass Initiative, NBI), coparrainée par des responsables des ministères de l'énergie et de l'agriculture, dont l'objectif est de coordonner la mise au point de techniques et de solliciter des recherches dans ce domaine.

Selon le codirecteur de la NBI, M. Don Richardson, d'autres organismes intéressés par la biomasse, notamment l'Agence de protection de l'environnement et la Fondation nationale des sciences, participent également à l'initiative.

Un comité de représentants des industries, des universités, des organisations non gouvernementales et des groupes de défense et de protection de l'environnement conseille la NBI pour les questions de technique et de politique.

Sur le plan international, la NBI collabore avec l'Agence internationale de l'énergie et organise, tous les quatre ans, une conférence sur la biomasse afin de comparer les techniques et les méthodes de développement de la biomasse.

En mai 2004, a déclaré M. Richardson, des délégués représentant plusieurs centaines de pays ont participé à la Deuxième Conférence et exposition mondiale sur la biomasse qui s'est tenue à Rome et était organisée de concert avec la 13e Conférence européenne sur la biomasse pour l'énergie, l'industrie et la protection du climat.

Biocombustibles

Au Laboratoire national de l'énergie renouvelable (National Renewable Energy Laboratory, NREL) du ministère de l'énergie, des chercheurs sont en train de mettre au point diverses applications énergétiques des techniques d'utilisation de la biomasse : biocarburants, production d'électricité et sous-produits susceptibles de remplacer les carburants dérivés du pétrole.

« L'aspect le plus intéressant de l'exploitation de la biomasse, ce sont les biocombustibles » affirme le directeur du NREL, M. Dan Arvizu. « Le fait est que 97 % de nos besoins en transports sont couverts par le pétrole et que 60 % de ce pétrole est importé. Il y a très peu de solutions de rechange. »

Parmi les programmes d'économie et de renouvellement de l'énergie mis en ouvre par le ministère de l'énergie, les biocarburants et l'hydrogène - une autre solution éventuelle de remplacement des combustibles fossiles - sont les deux projets qui gagnent le plus d'importance.

Les biocarburants les plus courants sont l'éthanol et le biodiésel

Le biodiésel est obtenu en combinant un alcool (par principe du méthanol) à une huile végétale, à de la graisse animale ou à des graisses recyclées de cuisson. Le biodiésel peut servir d'additif (souvent 20 %) afin de réduire les émissions des véhicules, ou être utilisé pur comme carburant renouvelable pour les moteurs diésel.

L'éthanol est un alcool qui, comme la bière et le vin, est obtenu par fermentation d'une biomasse à concentration élevée de glucides tels que l'amidon, le sucre et la cellulose, qui sont les principaux ingrédients de la membrane cellulaire de la plupart des plantes. L'éthanol est utilisé essentiellement comme additif au carburant afin de réduire les émissions de gaz carbonique et autres polluants.

Transformer les sucres contenus dans les grains de maïs est assez simple, a déclaré M. Arvizu. « Il est beaucoup plus difficile de transformer ce qu'on appelle les déchets du maïs, à savoir les tiges et autres matières organiques qui ne font pas partie du fruit de la plante. »

Pourtant, la transformation de la tige et des grains de maïs en biocarburants permettrait de produire dix fois plus d'énergie qu'avec les seuls grains.

Mais la transformation des tiges n'est pas si simple. « Il faut décomposer la structure moléculaire, et cela requiert beaucoup d'énergie. Nous sommes en train de travailler à la mise au point d'une variété d'enzymes qui permet de décomposer la cellulose, et nous avons réalisé de grands progrès. »

Aujourd'hui, la transformation de matières organiques en près de quatre litres d'éthanol revient à près de 2,50 dollars. « Or nous nous rapprochons de plus en plus d'une technique qui nous permettra de ramener ce coût à 1,80 dollar, voire à 1,07 dollars d'ici à 2020. »

Contrairement à l'essence et au diésel classique, les biocarburants contiennent de l'oxygène. Ajouter des biocarburants aux produits dérivés du pétrole permet une combustion plus complète du carburant et, partant, une réduction de la pollution atmosphérique.

« Chaque fois que nous pouvons réaliser une économie en étant plus efficace ou en brûlant un biocarburant au lieu d'un baril de pétrole, cela a une incidence positive sur notre économie et sur notre sentiment de sécurité énergétique. »

Bioraffineries

Toujours selon M. Arvizu, l'une des plus importantes méthodes d'aborder la biomasse sont les bioraffineries - des installations qui associent des procédés de transformation de la biomasse et des équipements de production de toute une variété de carburants, d'énergie et de produits chimiques.

En produisant de nombreux produits, une bioraffinerie peut exploiter les divers composants des matières organiques et maximiser la valeur dérivée des ressources de la biomasse.

La NBI, de concert avec le Directorat général de la commission européenne pour la recherche et des responsables canadiens, organisera le Premier Atelier international sur la bioraffinerie à Washington, les 20 et 21 juillet.

Cet atelier, auquel on pourra participer sur invitation seulement, sera l'occasion de faire le point sur les recherches dans le domaine de la bioraffinerie, d'évaluer les marchés, de stimuler les partenariats aux niveaux national et international, et d'échanger des informations sur les projets couronnés de succès dans ce domaine.

Selon M. Richardson, le concept de la bioraffinerie est essentiel à la commercialisation de la biomasse.

« Nous nous inspirons du modèle de l'industrie pétrochimique. Nous aimerions construire une installation qui ne se limite pas à la production d'un seul produit comme l'éthanol. (...) Nous pourrions même produire l'énergie nécessaire au fonctionnement de cette installation à partir de la biomasse. »
 
14.05.05 Energie éolienne : la source d'électricité qui grandit le plus rapidement
 
L'énergie éolienne, la technologie qui utilise le vent pour produire de l'électricité, est la source d'électricité qui grandit le plus rapidement à l'échelle de la planète. Selon les experts, pour que cela continue, il va falloir un gros effort de recherche-développement et l'engagement des gouvernements de donner à cette technologie une base économique sure.

L'ère de l'énergie éolienne a commencé à la fin des années 70 et les premières éoliennes productrices d'électricité sont apparues en Californie dans les années 80. Aujourd'hui, selon Charles McGowin, chef de la section électricité éolienne à l'Electric Power Research Institute (EPRI) - centre indépendant de recherches environnementales et énergétiques à but non lucratif dans l'intérêt public, ce secteur grandit au rythme de 20 à 30 pour cent par an à l'échelle mondiale.

« Il grandit, affirme-t-il, parce qu'il est devenu la source d'énergie renouvelable la plus économique du fait de la croissance importante du marché ».

« Dans les années 80, il en coûtait 40 cents (0,40 dollar) pour produire 1 kWh d'électricité avec le vent » rappelle Robert Thresher, directeur du Centre national de technologie éolienne du National Renewable Energy Laboratory (NREL) (Colorado) qui relève du ministère américain de l'énergie. « Aujourd'hui, il n'en coûte plus que de 4 à 6 cents par kWh : nous avons donc réduit le coût de l'énergie éolienne d'un ordre de magnitude au cours des deux dernières décennies », ce qui la rend concurrente de certaines des technologies conventionnelles.

Technologie de l'énergie éolienne

L'électricité éolienne est produite avant tout par d'énormes hélices à trois pales installées en haut de tours très hautes et qui fonctionnent comme des ventilateurs à rebours : au lieu d'utiliser de l'électricité pour produire du vent, elles utilisent le vent pour produire de l'électricité.

Le vent fait tourner les hélices qui actionnent un arbre relié à un générateur et ce mouvement de rotation produit de l'électricité. Les éoliennes à l'échelle industrielle sont en mesure de produire de 750 kilowatts à 1,5 mégawatt ; les foyers, les antennes paraboliques de télécommunications et les pompes à eau utilisent de petites éoliennes produisant moins de 50 kilowatts.

Les éoliennes à trois pales fonctionnent par vent debout - les pales font face au vent - alors que les éoliennes à deux pales fonctionnent par vent arrière.

Au cours des deux dernières décennies, la recherche-développement a considérablement changé les éoliennes.

Selon M. Thresher, « en 1984 ou 1985, le rotor (hélices et nacelle) était de l'ordre d'une vingtaine de mètres de diamètre. Aujourd'hui, le diamètre du rotor est de l'ordre de 100 m : nous avons donc des hélices dont la rotation couvre une superficie de la taille d'un terrain de football. L'envergure d'une éolienne actuelle est supérieure à celle des ailes d'un (avion) 747. »

Dans les parcs (ou fermes) d'éoliennes, les groupes de turbines sont reliés les uns aux autres pour produire de l'électricité pour le réseau : les lignes de transmission et de distribution l'amènent ensuite aux consommateurs.

Etablissement de parcs d'éoliennes

Les meilleurs endroits où implanter des parcs d'éoliennes sont ceux où soufflent souvent des vents forts. Le NREL prépare des cartes de vent des diverses régions du monde, qui incorporent la vitesse du vent fondée sur des mesures prises au long de l'année dans les stations de suivi et sur des estimations fondées sur des modèles météorologiques.

Pour les implantations spécifiques, on utilise la vitesse moyenne annuelle du vent pour calculer la quantité d'énergie au mètre carré de surface fournie par le vent soufflant dans le rotor d'une éolienne. À partir de ce calcul de l'énergie potentielle du vent, on peut donner une note de force du vent de 1 à 7 (7 étant la note la plus élevée) à des zones d'une superficie de l'ordre de 2.000 à 3.000 mètres carrés. Les concepteurs utilisent ces informations pour déterminer les meilleurs endroits dans lesquels installer des éoliennes.

Les sites ayant des vents de classe 3 ou plus sont des candidats possibles pour des implantations de parcs éoliens. Dans les sites ayant des vents de classe 2, on peut envisager s'installer de petites éoliennes.

Des cartes de vent sont aussi établies par les Nations unies. Le « Solar and Wind Energy Resource Assessment » (SWERA = Évaluation des ressources en énergie solaire et éolienne) est un projet lancé il y a quatre ans pour cartographier les ressources solaires et éoliennes de 13 pays en développement. À ce jour, l'enquête a découvert des milliers de mégawatts potentiels d'énergies renouvelables en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud et en Amérique centrale.

Selon un communiqué de presse des Nations unies, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) coordonne les activités du SWERA pour plus de 25 institutions situées partout dans le monde.

Les résultats du projet de cartographie ont permis de lancer des activités dans plusieurs pays, dont le Nicaragua, le Guatemala et le Sri-Lanka. Au Ghana, plus de 2.000 mégawatts potentiels d'énergie éolienne ont été découverts, avant tout le long de la frontière avec le Togo.

SWERA a également lancé des enquêtes au Bangladesh, au Brésil, en Chine, à Cuba, au Salvador, en Éthiopie, au Honduras, au Kenya et au Népal. Aux États-Unis, les institutions partenaires de SWERA comprennent entre autres le NREL et la NASA.

Une popularité internationale croissante

Selon M. McGowin, en tant que secteur industriel, l'énergie éolienne grandit à l'international. Les principaux fabricants de turbines sont danois mais on en trouve aussi en Inde, en Allemagne, en Espagne et au Japon.

En matière de capacité installée d'électricité éolienne, ajoute-t-il, « l'Allemagne vient de loin en tête avec 17.000 mégawatts sur un total de plus de 47.000 mégawatts de capacité installée à l'échelle de la planète ; l'Espagne vient en deuxième place et les États-Unis en troisième ».

Selon M. Thresher, du NREL, le Protocole de Kyoto - accord international signé par 141 pays qui vise à réduire les émissions de dioxyde de carbone et de cinq autres gaz à effet de serre - encourage le recours à l'électricité éolienne dans les pays européens où les gouvernements subventionnent l'augmentation de la capacité installée éolienne.

Le Protocole de Kyoto, amendement de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique, est entré en vigueur le 16 février. Les États-Unis n'en sont pas signataires.

Aux États-Unis, poursuit M. Thresher, la capacité installée d'électricité éolienne est de 6.700 mégawatts pour une demande totale d'électricité de 800.000 mégawatts.

« Aujourd'hui, continue-t-il, le vent fournit moins de un-demi pour cent des besoins totaux d'électricité. Par comparaison, il satisfait environ 20 pour cent des besoins en électricité du Danemark et quelque 6 pour cent de ceux de l'Allemagne. »

Implantations en mer

Tous les pays européens disposent d'une certaine capacité installée d'électricité éolienne, mais, comme le fait remarquer M. Thresher, certains commencent à ne plus avoir de place pour installer des éoliennes terrestres.

« Maintenant, ils commencent à construire des éoliennes en mer. L'Union européenne envisage d'installer 50.000 mégawatts d'électricité éolienne en mer, en eau peu profonde, d'ici 2025. »

Les éoliennes offshore, actuellement dans les premiers stades de leur développement, sont plus coûteuses et plus difficiles à installer et à entretenir que les éoliennes construites sur la terre ferme : elles doivent être stabilisées pour survivre aux vagues et aux coups de chien et protégées contre leur environnement corrosif. Elles présentent cependant deux avantages par rapport aux éoliennes terrestres : elles peuvent être plus grandes et donc produire plus d'électricité et les sites océaniques sont en général plus venteux.

Les États-Unis n'ont pas de capacité installée éolienne offshore mais deux projets sont en préparation sur la côte nord-est. Dans une déposition devant le Comité sénatorial de l'énergie et des ressources naturelles le 19 avril, M. Thresher a déclaré que le développement de l'énergie éolienne offshore permettrait de produire à concurrence de 70.000 mégawatts d'électricité éolienne alimentant le réseau électrique d'ici 2025, soit dix fois plus qu'aujourd'hui.

Ailleurs dans le monde, a-t-il ajouté, près de 600 mégawatts de capacité installée sont en mer, et aucune éolienne n'est construite sur des fonds de plus de 20 m de profondeur. Un programme de recherche-développement pourrait donner accès à des eaux plus profondes en créant des plates-formes flottantes pour éoliennes, semblables à celles utilisées pour l'extraction pétrolière.

L'objet d'un tel programme serait de ramener le coût de la production à 3 ou 4 cents par kWh d'ici 2020.

« A l'heure actuelle, a-t-il précisé, pour un site typique, le coût de l'électricité éolienne est de 4 à 6 cents le kWh. Cela ne semble pas beaucoup parce que le coût moyen de l'électricité aux États-Unis est de 8 cents le kWh, ce qui inclut le coût de l'outil de production et du combustible. »

Pour la production d'électricité, les produits de base sont les combustibles fossiles, tels que les produits pétroliers, le nucléaire, le charbon ou le gaz naturel ou des énergies renouvelables telles que l'eau et le vent ou une combinaison des deux, selon l'implantation géographique de la centrale.

Le problème de l'énergie éolienne, fait remarquer M. Thresher, est que le vent est intermittent et que les éoliennes ne sont donc pas toujours une source fiable d'électricité.

« Pour qu'une éolienne soit rentable, précise-t-il, son électricité doit coûter moins cher que le coût du seul combustible des autres centrales. Aux États-Unis, l'hydroélectricité est très bon marché, de l'ordre de 3 à 4 cents le kWh. Dans les centrales au charbon, le prix est probablement de 2 à 3 cents le kWh. Avec le gaz naturel, il est sans doute de 5 à 6 cents le kWh. À l'heure actuelle, l'électricité éolienne n'est compétitive que par rapport au gaz naturel aux prix en vigueur aujourd'hui. »

 
14.05.05 Comment augmenter l'utilisation de l'électricité solaire :
les cellules
 
Transformer la lumière du soleil en énergie - l'énergie solaire - est le rêve des inventeurs depuis que le premier moteur à énergie solaire a été breveté en France en 1861. Aujourd'hui, l'innovation, l'investissement et les progrès technologiques ont produit des technologies solaires qui génèrent de l'électricité et réduisent les contraintes sur l'infrastructure électrique.

Les trois technologies les plus importantes sont la technologie solaire thermique, la concentration de l'énergie solaire et la technologie photovoltaïque.

Les appareils thermiques solaires utilisent la chaleur du soleil qu'ils concentrent pour produire de la chaleur qui sert aussi bien à chauffer les piscines qu'à créer de la vapeur pour générer de l'électricité.

Les centrales qui concentrent l'énergie solaire produisent de l'électricité en transformant la lumière du soleil en chaleur grâce à des grands miroirs paraboliques et en canalisant cette chaleur vers des générateurs conventionnels. Les centrales comprennent deux parties : l'une recueille l'énergie solaire et la transforme en chaleur, et l'autre transforme la chaleur en électricité.

Les technologies solaires thermiques et celles qui concentrent l'énergie solaire sont utilisées partout dans le monde et contribuent à la croissance des technologies solaires renouvelables, mais celle qui progresse le plus rapidement est la technologie photovoltaïque. Le terme vient de photo, lumière, et de voltaïque, producteur de volts.

C'est la lumière du soleil, pas la chaleur, qui alimente les cellules photovoltaïques. Les cellules, composées avant tout de silicone semi-conducteur, convertissent directement la lumière en électricité.

« La technologie photovoltaïque est de loin la plus élégante » déclare Dan Arvizu, directeur du National Renewable Energy Laboratory (NREL) du ministère américain de l'énergie. « Elle représente un des plus grands programmes du ministère de l'énergie et au laboratoire c'est notre plus gros programme ».

Les cellules les plus simples alimentent les montres et les calculatrices ; les systèmes complexes alimentent le réseau en électricité qui est utilisée pour les pompes à eau, les appareils de communication, les appareils ménagers et l'éclairage domestique.

Dans une cellule photovoltaïque, les particules lumineuses appelées photons qui pénètrent dans la cellule heurtent les atomes de silicone et les libèrent, créant ainsi un courant électrique. Tant que la lumière entre dans la cellule, elle crée un flux d'électrons. La cellule ne perd pas d'électrons et ne se décharge pas comme un accumulateur : elle agit comme un convertisseur qui transforme un type d'énergie (la lumière solaire) en un autre (un flux d'électrons).

En général, les cellules photovoltaïques sont assemblées en modules en regroupant une quarantaine, et dix modules constituent un générateur photovoltaïque qui peut produire de l'électricité pour une maison ou, en grand nombre, pour une centrale électrique.

« La plus grande partie de l'électricité solaire est photovoltaïque », précise M. Arvizu, bien que le coût en soit plus élevé. « L'électricité photovoltaïque coûte de 20 à 25 cents le kWh, mais elle est plus modulaire : il est donc possible d'installer des systèmes plus petits. Par comparaison, l'électricité éolienne revient à 5 ou 6 cents le kWh. »

Si l'électricité solaire coûte plus que les autres technologies d'énergie renouvelable, cela tient en partie à l'efficacité de la conversion de l'énergie solaire en électricité, explique Charles McGowin, chef de la section électricité éolienne à l'Electric Power Research Institute (EPRI) - centre indépendant de recherches environnementales et énergétiques à but non lucratif dans l'intérêt public.

« L'efficacité de la conversion de l'énergie solaire en énergie électrique est de l'ordre de 10 % », précise-t-il. « Lorsque l'on ne convertit que 10 % de l'énergie en électricité, les 90 % restant sont perdus sous forme de chaleur. Si l'efficacité de la conversion était de 20 %, on pourrait réduire par un facteur de deux la surface de la cellule solaire requise pour produire l'électricité. »

En dépit de leur coût, les systèmes photovoltaïques présentent certains avantages, dont celui qu'ils peuvent être utilisés dans des régions éloignées. « Partout, le générateur diesel est la technologie préférée mais souvent un système photovoltaïque est une option moins coûteuse sur la durée de vie du système. »

Les systèmes photovoltaïques indépendants produisent de l'électricité en dehors du réseau. Dans certains sites même à 500 m seulement des lignes électriques, il est quelquefois plus avantageux de construire un système photovoltaïque indépendant qu'une dérivation de la ligne. Ces systèmes sont spécialement bien adaptés aux endroits éloignés et écologiquement sensibles, tels les parcs nationaux mais aussi les cabines rurales et les maisons éloignées.

En milieu rural, de petits générateurs photovoltaïques indépendants alimentent en électricité les fermes, des chargeurs de clôtures électriques et les pompes qui fournissent l'eau pour le bétail. Certains systèmes hybrides combinent l'énergie solaire et l'énergie éolienne ou des générateurs diesel.

Un autre avantage de la technologie photovoltaïque est qu'elle peut être combinée avec les matériaux de construction et être construite dans un bâtiment au lieu d'y être ajoutée après coup.

Les systèmes photovoltaïques sont incorporés dans la structure du bâtiment, voire deviennent des éléments de cette structure.

« Certaines entreprises fabriquent des panneaux solaires qui ressemblent à des matériaux de construction, comme des bardeaux de toit », précise M. McGowin. « Il est également possible de construire des vitrages intégrant des panneaux solaires simplement en enduisant leur surface d'une légère couche (de silicone amorphe) ».

À l'échelle de la planète, le photovoltaïque est un secteur qui pèse plusieurs milliards de dollars et qui contribue à la croissance et au développement de la technologie solaire.

Le Programme de systèmes d'énergie photovoltaïque, par exemple, est un accord de recherche-développement en collaboration appuyé par l'Agence internationale pour l'énergie - organe intergouvernemental ayant pour vocation de faire avancer la sécurité énergétique, la croissance économique et la durabilité de l'environnement grâce à la coopération au plan de la politique énergétique.

Il fonctionne au niveau mondial grâce au réseau des équipes des pays membres, dont les États-Unis. Il a pour mission de « renforcer les efforts de collaboration internationale qui feront de l'énergie solaire photovoltaïque une source appréciable d'énergie renouvelable dans un proche avenir ».

L'Agence prévoit que le marché des systèmes photovoltaïques qui à l'heure actuelle n'est qu'un créneau de produits de consommation courante et d'applications à distance va progressivement devenir un grand marché de matériaux de construction et autres intégrant des systèmes photovoltaïques.

Pour soutenir cette expansion, la Commission européenne et les 21 autres pays partenaires auront égal accès aux informations sur les performances des systèmes photovoltaïques, les directives de conception, les méthodes de planification et les autres aspects de la technologie photovoltaïque afin de réduire les coûts de la mise au point et d'éliminer les obstacles techniques et autres au développement.

Au NREL, la recherche contribue à réduire - à terme - le coût des systèmes photovoltaïques. Les percées scientifiques portent sur les nanostructures [au niveau moléculaire] et les points et bâtonnets quantiques - particules si petites que leurs propriétés sont modifiées lorsqu'on leur ajoute ou enlève un électron.

« Dans le domaine des nanostructures », dit encore M. Arvizu, « nous travaillons sur de nouveaux concepts qui peuvent accroître l'efficacité et réduire les coûts parce que nous sommes au niveau de l'ingénierie moléculaire et que nous arrivons aux fonctionnalités voulues ».

« Pour la communauté scientifique » ajoute-t-il, « les points et les bâtonnets quantiques permettent d'obtenir des niveaux d'efficacité très élevés. Dans les systèmes photovoltaïques, le niveau d'efficacité est de l'ordre de 10 à 15 % ; avec ces avancées nous pouvons aller au-delà de cette barrière et arriver à des niveaux supérieurs à 50 % ».

Il est difficile de dire quand ces technologies vont arriver sur le marché mais, selon M. Arvizu, l'échéancier de mise à disposition de systèmes photovoltaïques pratiques « est du même ordre que celui que nous envisageons pour les piles à combustible et l'économie de l'hydrogène ».

La mise au point de la technologie des nanostructures va probablement demander encore une vingtaine d'année, prévoit M. Arvizu, mais « ce qui motive les chercheurs est qu'ils peuvent inscrire la technologie actuelle dans ces systèmes avancés : ils n'ont pas besoin d'envisager un changement de paradigme. »

 
14.05.05 La demande d'énergie verte s'accroît à travers le monde
 
À travers le monde, les producteurs d'électricité et autres fournisseurs d'énergie d'un nombre croissant de pays donnent la possibilité d'acheter de l'électricité issue en partie de sources d'énergie renouvelables telles que l'énergie solaire, éolienne ou géothermique.

Connue sous le nom d'énergie verte, cette forme d'énergie permet aux sociétés productrices d'électricité d'ajouter de nouvelles sources renouvelables aux matières premières qu'ils utilisent habituellement comme le charbon, les matières nucléaires, le gaz naturel et l'eau suivant la situation géographique des centrales à travers le pays.

Selon un haut responsable du Laboratoire national des énergies renouvelables (NREL) du ministère de l'énergie, M. Blair Sweezy, les clients payent un prix légèrement supérieur pour l'électricité de façon à permettre aux producteurs d'acheter ou de produire une plus grande quantité d'électricité issue de sources renouvelables.

« Techniquement, a-t-il dit, les clients ne reçoivent pas de l'électricité d'une source différente. Toutefois, les investissements que la société productrice d'électricité consacre à un nouveau projet d'énergie renouvelable exigent des capitaux importants. Il s'agit essentiellement de nouvelles installations, dont le coût entraîne une hausse des tarifs dans une certaine mesure. »

Les sociétés productrices d'électricité vendent de l'énergie verte pour financer l'exploitation de nouvelles sources d'énergie renouvelables. Les clients consentent à payer un prix plus élevé pour les frais supplémentaires, et les sociétés productrices consentent à mettre dans le réseau un montant équivalent d'électricité issue de sources renouvelables.

Le NREL, a indiqué M. Sweezy, suit de près le secteur de l'énergie verte qui ne cesse de prendre de l'ampleur aux États-Unis. Près de 600 sociétés productrices d'électricité situées dans 34 États offrent à leurs clients la possibilité d'acheter de l'énergie verte. En moyenne, leur chiffre d'affaires en matière d'énergie verte augmente de 30 % par an.

À l'heure actuelle, selon le ministère de l'énergie, environ la moitié des ménages américains ont la possibilité d'acheter de l'énergie verte directement de leur fournisseur d'électricité.

Les entreprises sont l'autre raison pour laquelle le chiffre d'affaires de ce secteur augmente. Le Partenariat de l'énergie verte de l'Agence de protection de l'environnement (EPA) fournit une assistance technique et un label aux entreprises qui choisissent l'énergie verte.

Dans le communiqué de presse qu'elle a diffusé le 19 avril, l'EPA a annoncé que les 25 grands consommateurs d'énergie verte achetaient 1,6 million de mégawatts/heure d'énergie verte, soit une quantité suffisante pour alimenter 150.000 logements par an. Ces 25 grands consommateurs comprennent l'armée de l'air, la Banque mondiale, les sociétés FedEx, Kinko et BMW, ainsi que le ministère de l'énergie.

Le partenariat de l'énergie verte est un programme de l'EPA qui vise à normaliser la passation de contrats dans ce domaine. Les partenaires s'engagent à acheter de l'énergie verte pour satisfaire une partie de leurs besoins d'électricité. Ce partenariat compte plus de 550 participants, dont de grandes sociétés, des collectivités locales, des organismes fédéraux, des associations professionnelles et des universités.

Sur le plan international, le nombre des consommateurs d'énergie verte ne cesse aussi d'augmenter. Selon un rapport préparé en 2002 par le NREL et l'université de Saint-Gall en Suisse, la demande d'énergie verte est la plus forte aux Pays-Bas, où environ 13 % des ménages ont choisi l'énergie verte et en Suède, où l'énergie verte représente 6 % de l'électricité consommée. Certains pays, dont les Pays-Bas, encouragent la demande d'énergie verte en accordant aux consommateurs des avantages fiscaux.

Aux États-Unis, l'État fédéral accorde uniquement des avantages aux sociétés productrices d'électricité et à divers producteurs d'énergie renouvelable, ce qui permet de réduire le coût de production et de rendre l'énergie verte plus abordable.

Pour les consommateurs, le prix de l'énergie verte est plus élevé que celui de l'énergie classique et varie d'un État à un autre, mais les avantages sur le plan de l'environnement sont importants. D'après l'Agence de protection de l'environnement, les centrales thermiques (combustibles fossiles) produisent aux États-Unis 67 % des émissions d'anhydride sulfureux, 23 % des émissions d'oxyde d'azote et 40 % des émissions de gaz carbonique dues à l'homme. Elles sont aussi la principale source d'émissions de mercure. L'énergie verte peut contribuer à réduire, voire supprimer, ces émissions.

« Seulement 2 % de l'électricité produite aux États-Unis provient de sources renouvelables autre que l'énergie hydroélectrique, a précisé M. Swezey. Toutefois, si les organismes publics, les municipalités et les entreprises s'engageaient à acheter 5 à 10 % et jusqu'à jusqu'à 100 % de leur électricité sous forme d'énergie verte, notre contribution dans ce domaine augmenterait considérablement au cours des années. »

 
14.05.05 La recherche américaine sur l'énergie cible les piles à hydrogène et l'infrastructure
 
Le 35e anniversaire de la Journée de la Terre , le 22 avril, symbolise le renforcement de l'engagement mondial en faveur d'un environnement propre et du remplacement des réserves limitées de charbon, de pétrole et de gaz naturel par des sources d'énergie renouvelables. Une des plus difficiles à maîtriser mais potentiellement parmi les plus prometteuses est l'hydrogène.

L'hydrogène est l'élément le plus simple et le plus abondant de l'univers. L'idée de l'utiliser comme source d'énergie remonte au moins à 1870 lorsque Jules Verne en a incorporé le concept dans son classique de la science-fiction, 20.000 Lieues sous les mers.

L'hydrogène n'existe pas naturellement sous forme de gaz sur la terre - il est toujours combiné à d'autres éléments. L'eau, par exemple, combine l'hydrogène et l'oxygène (H2O). De nombreux autres composés organiques en contiennent aussi, y compris les hydrocarbures que sont les combustibles tels que l'essence, le gaz naturel, le méthanol et le propane.

En tant que source d'énergie, l'hydrogène est extrêmement efficient et ne pollue pratiquement pas.

En 2003, le président Bush a annoncé une initiative de combustible à l'hydrogène de 1,2 milliard de dollars, visant à inverser la dépendance croissante des États-Unis vis-à-vis des combustibles importés grâce à la mise au point d'une technologie commercialement viable de piles à hydrogène destinées à alimenter en électricité les automobiles, les camions, les maisons et les entreprises.

Cette initiative comprenait 720 millions de dollars de nouveaux financements sur 5 ans, pour mettre en place les techniques et infrastructures requises pour produire, emmagasiner et distribuer l'hydrogène utilisé dans les automobiles à pile et pour produire de l'électricité.

Au National Renewable Energy Laboratory (NREL) du ministère américain de l'énergie, Mme Sue Hock, directrice du Centre des systèmes et technologies pour l'électricité et l'hydrogène, précise que le travail de mise en valeur de l'hydrogène comme source d'énergie passe aussi par la sensibilisation et l'éducation du public et la préparation de codes et de normes couvrant tous les volets de la production et de la distribution de l'hydrogène.

« Au NREL, ajoute-t-elle, nous essayons surtout de produire de l'hydrogène à partir de ressources renouvelables. Nous privilégions l'électrolyse qui utilise l'électricité (produite de sources renouvelables) pour décomposer l'eau en hydrogène et en oxygène ».

Il est aussi possible de produire de l'hydrogène par un processus photo-électrochimique, en utilisant un semi-conducteur (comme le silicone) immergé dans un liquide conducteur d'électricité (un électrolyte) qui décompose directement l'eau. Les algues ou les bactéries qui produisent naturellement de l'hydrogène sont une autre source renouvelable d'hydrogène : elles seront génétiquement modifiées pour en produire de plus grandes quantités.

Les piles à hydrogène - piles à membranes échangeuses de protons (PEMFC) - sont un autre grand domaine de la recherche.

Les piles à hydrogène sont une électrolyse à rebours, explique Mme Hock : « vous mettez de l'hydrogène et de l'oxygène dans la pile où ils se combinent. La combinaison produit, entre autres, de l'électricité. »

Dans une voiture, précise-t-elle, « vous avez un réservoir d'hydrogène que vous combinez avec l'oxygène de l'air et cela produit de l'électricité : vous avez alors un véhicule électrique et ce qui reste est de la vapeur d'eau ».

Le ministère de l'énergie a identifié le stockage de l'hydrogène comme le grand problème technique à résoudre avant de pouvoir utiliser vraiment l'hydrogène comme source d'énergie.

En 2004, dans une déposition devant la sous-commission budgétaire du Sénat chargée de l'eau et de l'énergie, M. David Garman, ministre adjoint de l'énergie chargé des questions de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables, a déclaré que « l'un des gros obstacles auxquels nous nous heurtons est celui du stockage d'une quantité suffisante d'hydrogène dans un véhicule pour lui donner une autonomie supérieure à 500 kilomètres ».

« L'hydrogène n'est pas dense », dit Mme Hock. « C'est un gaz, alors pour le stocker, il faut le comprimer à de très fortes pressions ou il faut pouvoir le stocker de manière chimique ou encore le combiner avec un autre produit pour qu'il soit facilement accessible. »

La norme actuelle est l'hydrogène comprimé : les véhicules de démonstration ont tous des réservoirs comprimés. Le ministère de l'énergie a identifié trois centres d'excellence qui étudient d'autres technologies, l'un d'entre eux est le NREL où les chercheurs étudient le stockage au carbone.

Ils s'intéressent surtout aux nanotubes - cylindres d'atomes de carbone extrêmement fins, d'un diamètre 10.000 fois plus petit qu'un cheveu. Vu la structure moléculaire du carbone dans ces tubes, l'hydrogène se lie facilement à lui et de légers changements de la température ou de la pression le laissent se dégager.

« Nous commençons à obtenir des résultats prometteurs » dit Mme Hock, « mais la technologie est encore controversée ».

Pour prometteuses qu'elles soient, ces recherches et d'autres montrent que nous sommes loin d'une économie de l'hydrogène où nous produirions de l'hydrogène à partir de charbon, de gaz naturel, d'énergie nucléaire et d'énergies renouvelables ; où il serait transporté et stocké avant d'être utilisé ; et où des piles à hydrogène seraient utilisées pour faire rouler les automobiles et produire de l'électricité.

Selon le rapport 2004 de l'Académie nationale de l'ingénierie « The Hydrogen Economy, : Opportunities, Costs, Barriers and R&D Needs », « la mise au point des technologies requises pour une utilisation à si grande échelle et la commercialisation de l'hydrogène se heurte encore à de nombreux obstacles ».

Les problèmes, selon le rapport, « vont des besoins en recherche-développement fondamentale à la résolution des obstacles d'infrastructure en passant par l'acceptation sociale. »

Néanmoins, selon le rapport, le passage à l'hydrogène comme source majeure de combustible dans les 50 ans qui viennent pourrait transformer complètement le système énergétique américain. La mise au point de piles, de moyens de stockage et de système de distribution est particulièrement cruciale pour le secteur des transports.

« Lorsque l'on envisage les alternatives possibles pour les applications mobiles - les transports - il n'y a pas beaucoup d'options », précise Brice Logan, professeur d'ingénierie environnementale et directeur du Centre d'énergie à base d'énergie hydrogène à l'Université d'État de la Pennsylvanie.

« S'il est possible d'utiliser l'énergie éolienne ou solaire ou la combustion de la biomasse pour produire de l'électricité » remarque-t-il, « il est très difficile de faire marcher un véhicule. On peut utiliser le gaz naturel (méthane), mais c'est aussi un combustible fossile. On peut produire du méthane biologiquement, comme une énergie renouvelable, mais on a toujours un problème avec les sous-produits de la combustion. »

L'hydrogène est considéré comme la solution aux deux problèmes, dit-il : il fournit un carburant pour le transport et il résout le problème de la pollution car, dans une pile à combustible, tout ce qui reste de la réaction de l'hydrogène, c'est de l'eau.

Pour encourager le développement de technologies utilisant l'hydrogène dans le secteur des transports, le ministère de l'énergie a annoncé, en 2003, le lancement d'un projet de démonstration et de validation d'un parc automobile de contrôle et d'une infrastructure d'approvisionnement en hydrogène ; les premiers partenariats ont été annoncés cette année. Parmi eux :

- DaimlerChrysler investira plus de 70 millions de dollars pour continuer à mettre au point des voitures à pile aux États-Unis. Un partenariat de 5 ans lie DaimlerChrysler, BP Amoco PLC et d'autres sociétés qui vont sensibiliser le public aux véhicules à pile et à l'économie de l'hydrogène.

- General Motors Corporation (GM) a signé un accord quinquennal de 88 millions de dollars en vue de la construction d'un parc de 40 voitures à pile et de la mise au point de la technologie appropriée. GM déploiera son parc de voitures de démonstration à Washington, à New York et dans les États de la Californie et du Michigan. Dans un accord séparé, Shell Hydrogen installera 5 stations de ravitaillement en hydrogène à Washington, dans la zone métropolitaine de New York, dans le couloir entre New York et Washington et en Californie.

- ChevronTexaco Technology Ventures (CTTV) a ouvert une station Chevron d'énergie hydrogène en Californie en février dans le cadre d'un programme quinquennal de partage des coûts avec le ministère de l'énergie qui servira de vitrine aux technologies sûres et pratiques de l'hydrogène. CTTV collabore avec Hyundai Motor Company et d'autres partenaires.

Au plan international, les États-Unis ouvrent avec le groupe de travail de l'hydrogène de l'Agence internationale de l'énergie et participent à des échanges d'information et à des projets de recherche avec de nombreux autres pays.

Les États-Unis sont également membres du Partenariat international pour l'économie de l'hydrogène (IPHE), constitué en 2003 pour accélérer l'avènement de l'économie de l'hydrogène. Le partenariat compte 15 pays et la Commission européenne.

L'IPHE aidera à organiser et à lancer des activités de recherche, de développement, de démonstration et d'utilisation commerciale permettant de hâter l'arriver d'une économie mondiale de l'hydrogène.

Dans un premier temps, précise Mme Hock, la priorité est donnée à l'élaboration de codes et de normes, indispensables pour que l'hydrogène puisse être utilisé en toute sécurité. Le NREL a joué un rôle de premier plan dans la coordination de la mise au point de ces codes et normes, notamment dans le domaine des essais de sécurité et de l'analyse des systèmes de stockage en gros, du matériel de ravitaillement, du stockage à bord des voitures et des canalisations pour la distribution de l'hydrogène.

À cet effet, le NREL travaille avec les organisations de normalisation et d'autres pays, dont certains pays européens, le Japon et le Canada.

« Je pense que l'hydrogène constitue la solution idéale à nombre de nos problèmes d'énergie et d'environnement », dit encore Mme Hock, « mais il va falloir encore beaucoup de recherches avant que nous ne puissions passer à une économie de l'hydrogène ».

Selon le Plan pluriannuel de recherche-développement et de démonstration du Programme de technologies d'infrastructure et de piles à combustible du ministère de l'énergie publié en février, un effort concerté va être fait pour mettre au point un véhicule à pile et l'infrastructure requise d'usines de fabrication, de réseaux de stockage et de distribution et de stations de ravitaillement en hydrogène.

En 2015, les États-Unis décideront si la technologie - production, livraison et stockage d'hydrogène et piles à combustible - et les codes et normes connexes sont commercialisables.

« Ces technologies sont très prometteuses et les recherches de base vont bon train », conclut Mme Hock, « mais nous ne savons pas vraiment si nous pourrons prendre la décision d'aller de l'avant avant 10 ans ».

   
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