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29.05.06 Un astéroïde pour rejoindre Mars
 
L'Institut des concepts avancés de la NASA vient d'octroyer quelques milliers de dollars à Daniella Della-Giustina et Rigel Woid, deux étudiants de l'Université de l'Arizona, de façon à les aider à pousser plus en avant leur projet.


Découvrons le projet de Daniella Della-Giustina


Un astéroïde pour rejoindre Mars


Parmi les contraintes d'un voyage vers Mars, celles liées à la sécurité des équipages sont un sujet de préoccupations majeurs. Lire à ce sujet notre article sur le vieillissement prématuré des astronautes. Ce problème des radiations n'est pas nouveau. Lors de l'épopée Apollo des années 60 et 70, la NASA en était bien consciente. Mais, les astronautes étaient exposés pendant seulement quelques jours. Or, dans le cas d'une mission vers Mars, le problème est tout autre. Au bas mot, le voyage aller peut durer de 6 à 10 mois et autant pour le voyage du retour.

Ce temps d'exposition est suffisamment élevé pour qu'une solution soit trouvée avant l'envoi d'une première mission habitée sur Mars. Si en orbite basse (- de 500 km d'altitude) les Ceintures de Van Allen protègent les astronautes des particules du rayonnement cosmique et celles du vent solaire, ce n'est plus le cas au-delà. Ses explorateurs seront alors exposés pendant plusieurs mois à un bombardement incessant qui peut avoir des effets néfastes sur leur santé. Dans des cas extrêmes, les particules libérées lors d'éruptions solaires sont capables de tuer un équipage.

Les radiations spatiales

Les sources de radiations sont connues. Il s'agit des Ceintures de Van Allen, celle-la même qui protègent la Terre du rayonnement cosmique, du Soleil qui souffle en permanence un vent de particule dans toutes les directions du Système Solaire et de ses soubresauts d'activité et enfin, le rayonnement cosmique.

Une traversée rapide des Ceintures de Van Allen limite l'exposition des astronautes à leur radiation ce qui amoindrit de fait leurs effets. Le vent solaire qui souffle en permanence à travers tout le Système Solaire, n'est pas ce qui inquiète le plus la NASA, au contraire des éruptions solaires qui libèrent dans le milieu interplanétaire une quantité de particules très énergétiques susceptibles d'affecter gravement la santé des astronautes. Reste que ces éruptions sont très localisées et surtout prévisibles. Une éruption envoie dans l'espace un flux de particules dans une seule direction et peut ne pas affecter un équipage en route vers Mars. La météorologie du Soleil mise en en place ces dernières années permet des prévisions assez fiables des pics d'activités du Soleil et donc d'anticiper sur des éruptions que l'on sait liées à l'activité du Soleil. Enfin, les satellites dédiés à l'observation du Soleil sont en mesure de prévenir la Terre dès leur apparition ce qui peut laisser le temps aux astronautes de prendre des mesures appropriés comme se réfugier dans la pièce la mieux protégée du vaisseau et/ou d'orienter le vaisseau de façon à l'exposer au minimum au flux de particules attendus.

Très difficile de se protéger

A vrai dire, il n'existe pas de solutions techniquement acceptables pour protéger les astronautes de ces radiations à moins d'envisager un blindage de plusieurs mètres d'épaisseur ! Le blindage de quelques centimètres d'épaisseur qui équipera l'engin spatial sera conçu avant tout pour protéger l'équipage contre les impacts de micrométéorites. Il sera dérisoire face aux rayons cosmiques. Une pièce centrale du vaisseau sera vraisemblablement aménagée pour les protéger des événements les plus critiques. Mais la seule solution viable est encore une exposition minimale. Autrement dit, le voyage entre les deux planètes devra être aussi rapide que possible.

Un pronostic vital pas engagé

Mais, ne soyons pas non plus trop alarmistes Si les risques encourus par les astronautes sont indéniables, il n'en reste pas moins que le pronostic vital des astronautes n'est pas engagé sauf dans des situations bien précises et qui ne sont pas non plus la norme habituelle. Si les premiers symptômes contraignants n'apparaissent qu'entre 75 et 200 rems (fonction de la personne), la situation ne devient critique qu'à partir d'une dose supérieure à 300 rems, où la mortalité peut apparaître. A 1000 rems la dose est mortelle.

Or, un voyage aller retour vers Mars et le séjour sur la planète soumettrait l'équipage à un rayonnement de 50 rems, augmentant ainsi la probabilité de mourir d'un cancer d'un petit %. On est loin des doses mentionnées ci-dessus.

L'étudiante Daniella Della-Giustina de l'Université de l'Arizona propose d'utiliser un des nombreux astéroïdes croisant entre les deux planètes pour protéger les astronautes des radiations.

Pour cela, l'engin se poserait à la surface de l'astéroïde qui agirait alors comme un bouclier des plus imperméables aux radiations. Bien que ce profil de mission puisse allonger la durée d'un voyage vers Mars, les astronautes profiteraient de cette situation pour non seulement explorer l'astéroïde mais surtout exploiter ses ressources naturelles. On peut penser qu'ils essayeront d'excaver la glace de façon à récupérer de l'eau liquide ou encore séparer les molécules d'oxygène de façon à les utiliser pour fabriquer du carburant, si nécessaire et si ce carburant est à base d'oxygène.


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