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07.03.08 L'ATV, le pari technologique de l'Europe
 
Avec le laboratoire scientifique Columbus et le bras robotique ERA, le Véhicule de transfert automatique (ATV) est une des trois contributions majeures de l'Europe au programme de la Station spatiale internationale. Il s'agit d'un véhicule de transport automatique utilisé pour ravitailler la Station et rehausser son orbite.

L'ATV est le véhicule spatial le plus novateur et le plus complexe jamais développé et construit en Europe par Astrium. Il est également le plus puissant. Autrement dit, son développement doit permettre à l'Europe d'atteindre un niveau de technologie dans ce domaine jamais approché et le plus surprenant envoyer l'Europe sur Mars ! Seul bémol, le manque de volonté politique de l'Europe qui n'a pas cru bon de financer le développement d'un véhicule entièrement réutilisable. Chaque ATV finit sa carrière brûlé dans l'atmosphère, au-dessus de l'océan pacifique après une rentrée destructive contrôlée.

 
 

Première mission (Jules Verne)

Jules Verne sera lancé le 9 mars par une Ariane 5 ES depuis le port spatial de l'Europe à Kourou. Cette première mission prévue pour durer 6 mois est la plus exigeante et la plus complexe des cinq missions d'ATV prévues à ce jour. Du lancement à l'amarrage à la Station elle demandera environ une quinzaine de jours au lieu des trois ou cinq jours d'une mission normale, pour permettre aux ingénieurs d'effectuer une série de tests détaillés en orbite. Il faut faire la preuve que l'ATV est capable d'interrompre ses manoeuvres de rendez-vous à n'importe quel moment en s'arrêtant, puis en s'éloignant de la Station. Quant aux objectifs ils sont au nombre de 4 :

- Rendez-vous orbital avec la Station ;
- Ravitaillement en consommables et fret ;
- Rehausser l'orbite ;
- Rentrée destructive au-dessus de l'océan Pacifique.


La mission de l'ATV

Lors d'une mission type, l'ATV ravitaillera la station spatiale en eau, en ergols, en vivres et en matériel scientifique notamment. En fin de mission, il sera rempli de déchets, désarrimé, et se désintègrera dans l'atmosphère terrestre durant la phase de rentrée. Les débris retomberont dans l'océan Pacifique sud, comme ce fut le cas par le passé avec les fragments de la station spatiale russe, MIR. Par ailleurs, l'ATV remplira une tâche importante pour le maintien de l'altitude de la station. En raison de la présence d'atmosphère résiduelle à l'altitude de 400 kilomètres et des grandes dimensions de la station spatiale, celle-ci perd constamment de l'altitude, ce qui nécessite d'être compensé à intervalles réguliers. Pour cela, l'ATV transporte des propergols qui permettront de rehausser l'altitude de la station de plus de 30 km.

La navette américaine et le vaisseau russe Progress sont également en mesure de réaliser cette manoeuvre. Grâce à l'ATV, l'Europe contribuera de façon essentielle au maintien à poste de la Station Spatiale Internationale.

Soutien au sol

L'autre aspect de la mission ATV Le soutien au sol et dans l'espace de l'ATV sera significatif. En raison de l'automatisation de toutes les phases de vol de l'ATV, le système ATV reposera sur :

- Le satellite de la NASA TDRS et la station sol américaine de White Sands ;
- Le satellite de l'ESA Artemis et la station sol Redu (réseau Estrack de l'ESA) ;
- Plusieurs satellites de la constellation GPS des Etats-Unis ;
- Station au sol russes parce que l'ATV s'amarre à la partie russe de la Station.

Fenêtres de tir

Enfin détail surprenant, les fenêtres de tir ne seront pas nombreuses ! On pourrait penser que lancer l'ATV serait simple et bien détrompez-vous ! Déterminer une fenêtre de tir relève d'un véritable casse tête. Plusieurs paramètres sont en prendre à compte.

Les contrôleurs au sol devront composer avec le trafic et la position de la Station par rapport au Soleil mais également au centre de contrôle russe.

Cela s'explique par le fait que l'ATV s'amarre à la partie russe de la Station et que lorsque les panneaux solaires de l'ATV se déploieront, ils devront faire face aussitôt au Soleil de façon à charger les batteries du vaisseau et, produire l'énergie nécessaire à son fonctionnement.

Quant au trafic, il s'annonce très soutenu entre la Terre et la Station. Si l'on n'y prend pas garde, entre les vols de navettes, les rotations des capsules Soyouz et le ravitaillement de la Station par les vaisseaux cargo russes Progress, il existe des risques de bouchon !

En route pour Mars

Dernière remarque pour expliquer qu'avec les technologies embarquées sur l'ATV aussi innovantes que celles utilisées pour le vol automatique, le rendez-vous orbital ou encore celles utilisées pour le positionnement du vaisseau ou les manœuvres d'évitement, l'ESA peut s'appuyer dessus pour les transposer à d'autres applications, comme par exemple une mission de type retour d'échantillons.

L'ESA vient de jeter les bases d'une mission martienne de retour d'échantillons martiens (MSR). En raison de sa complexité et de son coût cette mission ne peut être qu'internationale et sous la conduite de la NASA, tant il est peut probable qu'une autre agence soit le leader. L'ESA a clairement signifié que la participation européenne ne se ferait pas au rabais. Cette participation se situera à 40 % de la mission, un niveau acceptable pour les Américains.

L'ESA se doit donc d'apporter quelque chose de significatif à MSR. Bien que projetée aux alentours de 2020, l'ESA se prépare dès aujourd'hui mais, ne part pas de zéro.

Avec ExoMars, l'Europe apprend la rentrée atmosphérique, en s'appuyant sur les retombées scientifiques de l'expérience ARD et à se poser sur Mars en choisissant une configuration dite 'Vented airbag'. Cette configuration repose sur l'utilisation de boudins gonflables en forme de tore ou de beignet (doughnut) sous l'engin qui le protégerait de l'impact contre la surface en absorbant l'énergie du choc, puis se dégonflerait progressivement. Ce système s'inspire des systèmes utilisés par les militaires pour larguer des charges lourdes depuis un avion.

Avec l'ATV, l'Europe apprend le vol et le rendez-vous orbital automatique. Or, la maîtrise de ces 2 paramètres est la condition sine qua none à la réussite de la mission MSR.


 
L'ATV

L'ATV.
Crédits ESA / S. Corvaja

Le module de propulsion avec au centre le système d'amarrage à la Station.
Crédit flashespace
 

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