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01.03.05
Mars Express, 1 an d'activité
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Postée depuis plus d'un an sur son orbite opérationnelle autour de Mars, la sonde Mars Express de l'ESA a déjà livré une moisson de résultats scientifiques d'une qualité exceptionnelle qui ont transformé notre vision de la planète rouge. Plus de deux cent chercheurs se sont réunis pour comparer leurs points de vue et débattre des conséquences de ces découvertes à l'occasion de la première conférence sur les résultats scientifiques de Mars Express qui vient de dérouler 21 au 25 février 2005 au Centre européen de recherche et de technologie spatiale (ESTEC) de l'ESA situé à Noordwijk, aux Pays-Bas.

Les données recueillies par la sonde européenne ont contribué à dévoiler certains mystères de la planète mais surtout confirmé la complexité de son histoire.

Résultats par instrument

Aspera

L'instrument Aspera a montré que l'atmosphère de Mars est lentement "érodée" par le vent solaire, qui pénètre beaucoup plus profondément dans l'atmosphère qu'on ne le pensait précédemment. Mars elle-même émet un vent vers l'espace, composé en grande partie d'oxygène atomique et moléculaire.

spectromètre Omega

Le spectromètre Omega tend à montrer qu'il n'y aurait pas eu, durant les 3 derniers milliards d'années, d'océans permanents sur la planète. Cependant, l'eau liquide doit avoir été présente auparavant, au début de l'histoire de la planète. OMEGA en a observé des signes, notamment des minéraux de surface hydratés ne pouvant se former qu'en présence d'eau et synthétisés tôt dans l'évolution de Mars.

A l'heure actuelle, l'eau présente sur Mars serait concentrée, sous forme de glace mélangée à de la poussière, dans les calottes polaires de la planète, où OMEGA a également identifié des zones étendues de gypse.

De plus, le spectromètre a identifié et repéré des sulfates dans une variété de formations géologiques à toutes les latitudes. Il s'agit d'une découverte importante, selon les scientifiques d'Omega, qui annoncent que ces sulfates représentent un profil unique de l'ancienne activité de l'eau, mais pas nécessairement sous forme liquide.

Spectromètre PFS

PFS a détecté du méthane et peut-être du formaldéhyde. Le méthane peut indiquer une activité biologique, mais il peut avoir d'autres sources, comme le volcanisme. Toutefois, il est beaucoup plus difficile d'expliquer l'origine du formaldéhyde dans les quantités détectées par Mars Express autrement qu'un sous-produit de l'oxydation du méthane produit par des bactéries.

Un quart des scientifiques présents à la conférence pensent que la vie existe aujourd'hui sous une forme à découvrir et le reste des scientifiques se disent convaincus que la planète à dans son histoire permis l'émergence et l'évolution d'une forme de vie. Bref, il est de plus en plus improbable que la vie n'ait pas pu exister sur Mars.

Spicam

Quant à Spicam, ses observations ont montré qu'il y avait peu d'ozone dans l'atmosphère de la planète et que sa protection contre les rayons ultraviolets du Soleil était donc très inefficace. Ceci rend son environnement hostile à la vie en surface telle que nous la connaissons sur Terre. Spicam a également confirmé un modèle selon lequel la vapeur d'eau jouait un rôle dans la destruction de l'ozone. Ceci soulève la question de savoir si l'augmentation en vapeur d'eau enregistrée dans la stratosphère terrestre contribuera aussi à la destruction d'ozone sur notre planète.

Caméra haute définition HRSC

Quant à la caméra, ses images ont permis des avancées significatives. Elle a d'ores et déjà couvert près de 20 %, avec une résolution de 50 m par pixel, et environ 10 % de la surface de la planète avec une résolution de moins de 20 m par pixel. Cette caméra offre un nouveau regard sur la planète. Pour une même scène elle permet non seulement des images en couleurs et en noir et blanc, mais surtout elle montre le relief sous différentes perspectives et génère des images en 3-D.

La caméra a ainsi fourni des images en couleur et en 3D de la surface martienne, permettant d'identifier des signes d'activités glaciaires, fluviales et volcaniques récentes. De nombreux dispositifs significatifs de la planète ont été photographiés. Elle a également montré des figures tectoniques, comme Claritas Fossae, un ensemble de grabens et failles normales et de nombreux caractéristiques comme des slumping, des niveaux stratifiés, des terrasses …

HRSC a montré également des figures d'érosion, comme les rives du cratère Huygens où l'on remarque des bord surélevés de ce grand cratère dont surgissent vers l'extérieur des rivières asséchées. Le système de vallées Reull Vallis sans doute initialement creusées par de l'eau liquide ont été remodelées par des écoulements "glaciaires", sans doute sous forme de glaciers rocheux s'écoulant des pentes et s'accumulant dans les vallées.

Les images présentées lors de la conférence

Pôle Nord

Ces deux images de la calotte polaire nord montrent pour la première fois, sous un angle différent (perspective), les couches de glace et de poussière. On aperçoit des falaises de presque 2 kilomètres de hauteur, la matière foncée dans une structure qui ressemble à une caldeira et des champs de dunes qui pourraient être de la cendre volcanique. Des cônes volcaniques, certains de 600 m de hauteur ont également été découverts, ce qui semblerait indiquer qu'une activité volcanique récente, voire toujours existante. Toutefois, les scientifiques ne sont pas encore en mesure de le prouver.

Kasei Valles

Kasei Valles est un des plus grands canaux d'écoulement des eaux de Mars, à l'évidence une des principales voies de passage de l'excédent glaciaire et d'activité fluviale durant une grande partie de l'histoire de la planète. Les traces d'abrasion dans la vallée, présentes du côté gauche de l'image, sont très probablement dues à l'érosion glaciaire ainsi qu'à l'érosion par l'eau. Ceci infirme les théories émises précédemment. Le glacier à l'origine de cette vallée a été alimenté depuis la région de Echus Chasma, dont l'eau a jailli sous la force de l'échauffement provoqué par l'activité volcanique. Cette eau a continué à ruisseler dans Kasei Valles jusqu'à une époque relativement récente de 20 millions d'années.

Echus Chasma

Echus Chasma est la région source du canal de Kasei Valles. Cette image en perspective prouve que de l'eau liquide était présente sur la surface de Mars il y a des centaines de millions d'années. De gigantesques chutes d'eau, de plus de 4.000 m d'hauteur sont tombées du haut des falaises d' Echus Chasma et ont alimenté un lac plus en aval. Bien plus tard, quand le climat de la planète s'est modifié, ces réservoirs d'eau ont congelé et des glaciers se sont formés, façonnant ainsi Kasei Valles.

Olympus Mons

Ces images en perspective de la partie occidentale de la caldeira d'Olympus Mons mettent en évidence des traces de neige et/ou de glace et d'eau. Sur la face nord du volcan, le plus grand connu du Système Solaire, la lave produite il y a entre 200 millions et 20 millions d'années s'est fondue dans une couche de neige et de glace ce qui signifie que de l'eau liquide existait encore il y a 20 millions d'années. Sur ses mêmes flancs, la lave formée entre 200 millions et 2,5 millions d'années a provoqué l'émergence et le ruissellement d'eau ainsi que la formation de glaciers jusqu'à une époque récente de 4 millions d'années.
01.03.05 Le spectromètre Omega
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Omega est le spectro-imageur de Mars-Express. L'intrument doit observer la quasi-totalité de la surface martienne depuis une orbite polaire. Il fournit des spectres de la surface et de l'atmosphère entre 0,35 et 5,2 µm avec une résolution au sol variant de 350 m à 10 km. De telles observations permettent de cartographier les principaux minéraux présents, et donc de retracer les détails de l'histoire géologique et des processus qui ont modelé la surface. La résolution spectrale (de 13 à 20 nm) est suffisante pour étudier également les phénomènes atmosphériques (abondance et variabilité des composants mineurs, aérosols, profils verticaux...).

OMEGA a été développé par l'IAS et le LESIA (Observatoire de Paris) avec le soutien du CNES, avec une participation de l'IFSI (Italie) et de l'IKI (Russie). L'instrument a été originellement développé pour la mission russe Mars-96, perdue au lancement en novembre 1996.
23.02.05 La caméra allemande HRSC de Mars Express
High Resolution Stereo Camera
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Conçue par l'Agence spatiale allemande (DLR), la caméra HRSC installée sur la sonde européenne Mars Express et a débuté son activité opérationnelle en janvier 2005.

Cette caméra couleur stéréoscopique doit fournir tout au long de la mission Mars Express des images stéréo haute résolution en couleur de toute la planète prises sous plusieurs angles, ce qui permet de faire des études détaillées de sa morphologie, de sa géologie et de son évolution. Comme elle a une couverture continue de la surface, on peut retrouver de possibles lignes côtières trahissant la présence pendant de longues périodes de mers ou d'océans.

Elle génére également des images en 3-D ce qui permet de mieux comprendre la topographie martienne et d'offrir une vision différente de la Planète rouge que celles que proposent les sondes de la Nasa Mars Global Surveyor et Mars Odyssey, dont les prises de vues réalisées à l'aplomb de la planète "écrasent" le relief.

La caméra doit cartographier la totalité de la surface martienne avec une résolution de 30 m par pixel et jusqu'à 50 % de la surface avec une résolution de 15 m par pixel. Toutefois, certaines régions et sites martiens seront scrutés avec des résolutions encore plus fines. HRSC est ainsi capable de produire des images de 10 m par pixel, lorsque la sonde orbit à 250 km d'altitude, son point le plus proche de la planète rouge. Enfin, le mode haute résolution de la caméra est quant à lui capable d'images de 2,3 m par pixel, très utiles pour l'examen de futurs emplacements d'atterrissage. Selon la DLR, HRSC sera capable de combiner les différents modes afin d'en retirer la quintessence en un résultat composite.

Note

A l'origine, la caméra HRSC a été conçue pour la mission russe Mars 96 qui malheureusement retomba sur Terre un jour après son lancement en raison de la défaillance de son lanceur, une Proton (novembre 1996). La DLR décide alors de développer un nouvel instrument somme toute assez similaire pour la mission Mars Express. Signalons également que les allemands poursuivent actuellement le développement d'une version différente de la caméra HRSC, l'HRSC-AX. Il s'agit d'une caméra conçue pour des applications EOS d'imagerie, de cartographie et de reconnaissance en 3-D.
17.02.05 Mars Express
Bilan scientifique après une année de séjour en orbite
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Postée depuis environ un an sur son orbite opérationnelle autour de Mars, la sonde Mars Express de l'ESA a déjà livré une moisson de résultats scientifiques d'une qualité exceptionnelle qui ont radicalement transformé notre vision de la planète rouge. Plus de deux cent chercheurs se réuniront pour comparer leurs points de vue et débattre des conséquences de ces découvertes à l'occasion de la première conférence sur les résultats scientifiques de Mars Express qui se déroulera du 21 au 25 février prochain au Centre européen de recherche et de technologie spatiale (ESTEC) de l'ESA situé à Noordwijk, aux Pays-Bas.

Une centaine de communications présentées par des scientifiques venus d'Europe, des Etats-Unis, du Japon, de Russie et d'autres pays alimenteront les débats, qui couvriront tous les aspects de l'extraordinaire aventure martienne, depuis l'historique de l'exploration de cette planète jusqu'aux découvertes les plus récentes. Il sera notamment question des observations relatives à l'intérieur de Mars et à sa subsurface ; à sa géologie, sa composition minéralogique et sa chimie de surface ; aux régions polaires et à leurs calottes glaciaires ; au climat et à l'atmosphère de la planète rouge ainsi qu'aux interactions entre sa surface et son atmosphère ; à l'environnement spatial de Mars et à ses satellites. Une session spéciale consacrée à l'exobiologie et à la recherche de traces de vie sur Mars aura lieu le jeudi 25 février dans l'après-midi.
 
   
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cratère Huygens
Cratère Huygens
Reull Vallis
Reull Vallis
Claritas Fossae
Claritas Fossae
Pôle Nord
Pôle Nord
Pôle Nord
Pôle Nord
Cône volcanique au pôle Nord
Cône volcanique au pole Nord
Kasei Valles
Kasei Valles
Kasei Valles
Kasei Valles
Echus Chasma
Echus Chasma
Olympus Mons
Olympus Mons