Home page Astrium Techno-Science.net European Space Agency
 

   
01.11.06 Le trou de la couche d'ozone a atteint une superficie record dans l'Antarctique
 
Des températures plus froides que la normale en seraient la cause

Des scientifiques de la NASA et de l'Administration nationale des études océaniques et atmosphériques (NOAA) ont constaté que le trou de la couche d'ozone dans la région polaire de l'hémisphère Sud a établi cette année un nouveau record de superficie et de profondeur.

La couche d'ozone protège la vie sur terre car elle bloque les rayons ultraviolets nocifs du soleil. Le trou, qui est le signe d'une grave diminution de la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique, est principalement causé par la présence de composés fabriqués par l'homme qui émettent du chlore et des gaz de brome dans la stratosphère.

"Du 21 au 30 septembre, la superficie moyenne du trou de la couche d'ozone était la plus vaste que l'on ait jamais observée, soit 27,5 millions de kilomètres carrés", affirme Paul Newman, spécialiste de la science atmosphérique au Centre Goddard des vols spatiaux de la NASA, dans le Maryland.

Selon un communiqué de presse conjoint de la NASA et de la NOAA daté du 19 octobre, lorsque les conditions météorologiques de la stratosphère sont normales, le trou de la couche d'ozone doit en principe mesurer de 23 à 24 millions de kilomètres carrés, soit environ la superficie de l'Amérique du Nord.

L'instrument de surveillance de l'ozone, placé sur le satellite Aura de la NASA, mesure la quantité totale d'ozone, du niveau du sol jusqu'à la couche supérieure de l'atmosphère, au-dessus de l'ensemble du continent antarctique.

Le 8 octobre, cet instrument a enregistré une valeur basse de 85 unités Dobson au-dessus de la région est de la calotte glaciaire de l'Antarctique. Les unités Dobson mesurent la quantité d'ozone dans l'atmosphère au-dessus d'un point fixe.

L'instrument de surveillance de l'ozone a été mis au point par l'Agence des Pays-Bas pour les programmes aérospatiaux de Delft, aux Pays-Bas, et par l'Institut météorologique d'Helsinki, en Finlande.

Les scientifiques du Laboratoire de recherche des systèmes de la terre de la NOAA, au Colorado, se servent de ballons-sondes pour mesure l'ozone directement au-dessus du pôle Sud.

Destruction de la couche d'ozone stratosphérique

Le 9 octobre, la mesure de l'ozone avait fortement diminué, chutant de 300 unités Dobson à la mi-juillet à 93 unités Dobson, et presque toute l'ozone de la couche comprise entre 12,8 km et 21 km au-dessus de la surface de la terre avait été détruite.

Dans cette couche cruciale, les instruments ont relevé une valeur record de 1,2 unité Dobson seulement, ce qui représente une chute vertigineuse par rapport aux 125 unités relevées en juillet-août dans des zones non affectées par l'appauvrissement de la couche d'ozone.

"Ces chiffres signifient que l'ozone est quasiment inexistante dans cette couche de l'atmosphère", affirme David Hofmann, directeur de la Division de la surveillance mondiale du Laboratoire de recherche des systèmes de la terre de la NOAA. "La couche appauvrie en ozone est inhabituellement épaisse cette année. Il semble donc que le trou de la couche d'ozone atteindra des dimensions record en 2006."

Les observations d'Aura révèlent de très fortes concentrations de produits chlorés destructeurs d'ozone dans la basse stratosphère (environ 20 kilomètres d'altitude).

Ces mesures élevées de chlore couvraient la totalité de l'Antarctique de la mi-septembre à la fin de ce mois et elles s'accompagnaient de très faibles mesures d'ozone.

Températures basses

La température de la stratosphère antarctique fait fluctuer l'ampleur du trou de la couche d'ozone d'année en année. Les températures plus basses que la moyenne produisent des trous plus larges et plus profonds que des températures plus chaudes.

Les centres nationaux de prévision environnementale de la NOAA ont analysé les observations des températures stratosphériques relevées par les satellites et les ballons-sondes, et à la fin du mois de septembre 2006, les températures de la basse stratosphère au bord de l'Antarctique étaient inférieures d'environ 12,7 degrés Celsius à la moyenne, entraînant une augmentation de la superficie du trou qui est passée de 3,1 kilomètres carrés à 3,8 kilomètres carrés.

La stratosphère de l'Antarctique se réchauffe avec le retour de la lumière solaire à la fin de l'hiver polaire et grâce à de vastes systèmes météorologiques (ondulations à l'échelle planétaire) qui se forment dans la troposphère et remontent dans la stratosphère.

Lors de l'hiver et du printemps 2006 dans l'Antarctique, ces ondulations météorologiques planétaires ont été relativement faibles, entraînant des températures plus froides que la moyenne dans la stratosphère.

Le Protocole de Montréal

Le Protocole de Montréal sur les substances qui appauvrissent la couche d'ozone est un traité international qui vise à protéger la couche d'ozone en éliminant progressivement la production des éléments chimiques responsables de l'appauvrissement de l'ozone.

La ratification du traité a commencé en 1987 et ce dernier est entré en vigueur en 1989. Depuis, il a été amendé cinq fois : en 1990 à Londres, en 1992 à Copenhague, en 1995 à Vienne, en 1997 à Montréal et en 1999 à Pékin. Suite au protocole et à ses amendements, les concentrations de produits appauvrissant l'ozone dans la basse atmosphère (la troposphère) ont atteint leur point culminant en 1995 et sont depuis en baisse dans la troposphère et la stratosphère.

Les scientifiques estiment que les gaz ont atteint leur pic dans la stratosphère antarctique en 2001. Mais les substances qui appauvrissent l'ozone ont une durée de vie généralement très longue (plus de 40 ans) dans l'atmosphère.

Vu la lenteur de cette diminution, des scientifiques estiment que la superficie du trou de la couche d'ozone baissera de 0,1 % à 0,2 % par an pendant les cinq à dix ans à venir. Dans un avenir proche, cette diminution sera masquée par d'amples variations causées par les fluctuations météorologiques de la stratosphère antarctique.

L'évaluation scientifique récente de la diminution de la couche d'ozone réalisée en 2006 par l'Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations unies pour l'environnement a conclu que la réduction du trou de la couche d'ozone serait masquée par des variations annuelles dans un avenir proche et que la couche d'ozone reviendrait à son état premier en 2065.

"Le trou de la couche d'ozone vient d'atteindre des dimensions record", dit Craig Long des centres nationaux de prévision environnementale.

Tandis que le soleil se lève plus haut dans le ciel de l'hémisphère Sud, aux mois d'octobre et de novembre, ce trou inhabituellement large et persistant peut laisser passer beaucoup plus d'ultraviolets que d'habitude jusqu'à la surface de la terre dans l'hémisphère Sud.


© Washington File


 
Le trou d'ozone sur l'Antarctique

18 septembre 1979

Le trou d'ozone sur l'Antarctique

21 septembre 1988

Le trou d'ozone sur l'Antarctique

10 septembre 2000



24 septembre 2002






23 août 2006



Le trou d'ozone sur l'Antarctique

En bleu on voit les niveaux d'ozone les plus faibles, en orange et en rouge les plus élevés.

Crédit NASA

 

Articles connexes


Le trou dans la couche d'ozone atteint un déficit record au-dessus de l'Antarctique (07.09.06)

Le trou d'ozone au-dessus de l'Antarctique pourrait se refermer après 2060 (31.08.06)
La fonte de la couche de glace du Groenland s'accélère (20.08.06)
Changements climatiques : les données scientifiques sont solides (14.08.06)


   
  top

   
  Copyright 2000 - 2006 © flashespace.com. All rights reserved