| 29.09.06 |
Cartographie
d’un disque protoplanétaire |
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Une équipe d'astronomes sous la direction de Pierre-Olivier Lagage,
Chef du Service d'Astrophysique du ,
a réalisée une cartographie particulièrement détaillée d'un disque
de poussière et de gaz entourant l'étoile HD 97048, située dans
le nuage sombre Caméléon I et 2,5 fois plus grande que le Soleil.
L'image atteignant une définition de 0.33 seconde d'arc. L'équipe
a pour cela utilisé l'instrument VISIR (VLT Imager Spectrometer
for the mid-InfraRed) un spectro-imageur fonctionnant dans le prochain
infrarouge installé au foyer Cassegrain de Melipal, le télescope
numéro 3 de l'ensemble de quatre télescopes de 8 mètres qui forme
le VLT de l'Observatoire européen austral ().
Découverte significative
Cette découverte est significative à plus d'un titre. D'une part,
les astronomes n'étaient pas certains si de tels disques se formaient
autour d'étoiles plus grandes que notre soleil. D'autre part, ce
disque est à un stade primaire d'évolution. De fait, il est assez
jeune pour leur permettre d'observer un disque protoplanétaire au
début de son évolution, peut-être même alors que les planètes sont
toujours en train de se former. Les observations futures seront
à même de nous montrer des étapes peu connues de la formation des
planètes !
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Vue d'artiste du disque entourant HD 97048
Crédit ESO |
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Le disque de HD 97048
Le disque découvert autour de HD 97048 s'étire sur au moins 370
unités astronomiques soit environ 12 fois plus étendu que l'orbite
de Neptune, la planète la plus lointaine dans le Système Solaire.
Les observations suggèrent qu'il émet des flares de sorte que c'est
première fois qu'une telle structure, prévue par quelques modèles
théoriques, est révélée autour d'une étoile massive. Mais ce n'est
pas tout. Les observations laissent à penser qu'il contient encore
une grande quantité de gaz, dont la masse a été estimée à au moins
10 fois la masse de Jupiter. Par ailleurs, une grande quantité de
poussières (plus de 50 masses terrestres) a pu être observée. Il
s'agit d'un bel exemple de disque protoplanétaire puisqu'il contient
suffisamment de matière pour que des planètes puissent se former.
Dans un entretien que nous a accordé Pierre-Olivier Lagage, le scientifique
précise que dans les parties externes du disque (> 40 UA) observés
il espère voir l'une des premières étapes de la formation des planètes
a savoir la sédimentation des grains, avec les plus gros "tombant"
dans le plan équatorial du disque. Mais, précise t'il, il faut bien
voir que dans ces parties il pense qu'il n'y aura pas de formation
de planètes, car les échelles de temps dynamique sont très longues
et le disque est stable vis a vis des instabilités gravitationnelles.
Par contre, dans les parties internes, en extrapolant les résultats
initiaux, les calculs montrent que des embryons de planètes pourraient
être présents. C'est purement spéculatif et des observations interférométrique
seront nécessaires pour le vérifier. Pour cela, Pierre-Olivier Lagage
veut utiliser l'instrument interferométrique MIDI du
qui doit pouvoir accéder aux zones internes du disque.
Mieux encore. Avec les instruments interferométriques en préparation,
on pourra probablement savoir si il y a du gaz ou pas dans les parties
internes. HD 97048 étant une étoile chaude et très lumineuse, plus
de 40 fois la luminosité du Soleil, il se pourrait que le gaz soit
photodissocié dans les parties internes. Autrement dit, s'il n'y
a plus de gaz alors pas de planètes géantes.
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