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| 12.04.06 |
Le 12 avril
1981, premier vol d'une navette
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Un vol historique
Il y a vingt cinq ans jour pour jour, les astronautes John W.Young
et Robert L.Crippen prenaient place à bord de la navette Columbia.
Ils s'envolaient pour le premier vol d'un lanceur d'un nouveau genre.
Ce premier décollage était initialement prévu le 10 avril 1981 mais
fut reporté de deux jours. L'engin spatial s'éleva dessus de la
Floride 25 ans après le vol de Gagarine, le premier homme dans l'espace.
La mission se déroulera sans incident et l'atterrissage de Columbia
sur la base du Centre de recherche en vol Dryden, deux jours plus
tard, le 14 avril 1981.
5 navettes
La fut le premier vaisseau spatial conçu pour pouvoir
décoller comme une fusée, atterrir comme un avion et être réutilisable
de nombreuses fois. Chaque navette devait être utilisée au moins
100 fois. Il n'en sera rien.
Columbia est la première navette mise en service. Elle a été livrée
au (KSC) de la NASA en mars 1979 mais s'est désintégrée
lors de sa rentrée atmosphérique le causant la perte de son équipage (STS-107).
Challenger a été livrée en juillet 1982 mais a dramatiquement
73 secondes après son décollage, le 28 janvier 1986 (STS-51 L).
Discovery a été livrée à la NASA en novembre 1983 et Atlantis dix-sept
mois plus tard, en avril 1985. Enfin, Endeavour a été construite
en remplacement de Challenger et remise à la NASA au mois de mai
1991.
Constamment remises à jour
Aujourd'hui, la NASA dispose plus que de 3 navettes spatiales qui
n'ont plus rien à voir avec le modèle qui s'est élancé le 12 avril
1981. Les navettes n'ont jamais cessé d'être améliorées. On citera
plusieurs modifications majeures de leur motorisation, visant de
meilleures performances et une sécurité accrue, un nouveau tableau
de bord. De même, le système informatique a été modernisé, ainsi
que les commodités à bord, ce qui est particulièrement appréciable
au cours de vols de longue durée.
Le système de lancement a lui aussi évolué. Dès le troisième vol,
le gros réservoir ventral n'a plus reçu de peinture, économisant
ainsi 80 kg. Il est encore allégé entre 1983 et 1992, permettant
d'emporter 7,26 tonnes supplémentaires de fret dans la soute de
la navette. Quant aux accélérateurs à poudre, l'accident de 1986
a conduit à leur amélioration : les dispositifs d'étanchéité entre
les segments qui les composent ont, par exemple, été entièrement
revus. Les dernières modifications significatives sont consécutives
à la perte de Columbia et de son équipage. Elles portent essentiellement
sur la protection isolante du réservoir externe, la prise d'images
du lancement et de la rentrée, l'inspection et la réparation de
la projection thermique et enfin les boulons retenant les propulseurs
à poudre.
Reste que ces mises à niveau n'ont pas empêché la perte de deux
Shuttles. Notez que bien vieillissantes, les navettes ne souffrent
d'aucun défaut de conception et de structure. Les deux accidents
qui se sont produits et ont provoqué la perte des navettes Challenger,
en 1986, et Columbia en 2003 sont dus à des évènements extérieurs,
c'est-à-dire qu'ils ne remettent pas en cause le principe de la
navette elle-même.
Enterprise
C'est en 1977 qu'un premier modèle de la navette - Enterprise -
effectue ses premiers essais : statiques et aérodynamiques d'abord,
arrimée sur le dos d'un Boeing 747 de la NASA (acheté d'occasion
à American Airlines), puis en vol plané au-dessus de la base militaire
d'Edwards (Californie). Elle a validé le concept des procédures
de lancement propres aux navettes et servi à toute une série de
tests d’approche et d’atterrissage au de la NASA.
Un bilan mitigé
En s'élançant du Centre spatial Kennedy (KSC), Columbia ouvrait
un nouveau chapitre de la conquête spatiale et promettait de rendre
l'accès à l'espace beaucoup plus simple et beaucoup moins onéreux.
Toutefois, après vingt cinq d'ans d'exploitation, le bilan est mitigé.
Alors que l'avènement de la navette spatiale aurait dû abaisser
sensiblement le coût de la mise en orbite, il n'en est rien, bien
au contraire. Plusieurs raisons sont en cause, dont l'impossibilité
avérée de réutiliser les accélérateurs comme cela a été prévu à
l'origine (surtout pour des raisons de sécurité), mais aussi le
prix de l'entretien et de la remise en état du shuttle lui-même
entre deux vols. Néanmoins, et selon la NASA, le coût d'exploitation
a pu être abaissé de 40 % entre 1992 et 2000.
Avec la navette spatiale, la place de l'homme dans l'espace s'est
trouvée considérablement renforcée, et personne n'oubliera jamais
les vols du laboratoire européen Spacelab installé dans la soute,
ni les neuf missions vers la station russe Mir, toutes opérées avec
succès. Le shuttle représente également le principal outil de la
construction en orbite de la .
Mais il ne faut pas perdre de vue que si la navette spatiale n'a
pas atteint les objectifs pour lesquels elle avait été conçue, sa
réalisation reste un succès considérable sur le plan technique.
Le premier vol de Columbia accumulait les premières. Qu'on en juge
:
Premier vol d'essai réalisé directement avec un équipage ;
Première utilisation d'un moteur cryogénique à partir du sol ;
Premier véhicule spatial réutilisable ;
Premier atterrissage au sol en douceur.
Tout ayant dû être innové en vue de la réalisation de ce véhicule
révolutionnaire, on peut aussi affirmer que l'héritage technologique
de la navette spatiale aura donné au programme spatial l'élan que
lui avait procuré en un autre temps le programme Apollo, et que
sans cette réalisation d'exception, peut-être en avance sur son
temps, l'astronautique ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui.
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Columbia (STS-1, le 12 avril 1981)
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Crédit NASA
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